C'est officiel : le métier d'écrivain ne fait pas partie des solutions d'insertion sociale de notre société réputée socialiste. J'ai en effet reçu ma validation de projet RSA (pour les trois prochains mois) qui m'avertit charitablement que "la mise en place d'une plate-forme éditoriale numérique ne vous permettrait pas d'envisager une insertion professionnelle à court ou moyen terme."
Traduction en français non administratif : écrivain auto-édité, c'est pas un vrai métier ; et en plus, si tu gagnes de l'argent tout seul, tu ne permets pas à des éditeurs de se sucrer sur ton dos, ce qui n'est pas gentil pour eux ; comment voulez-vous qu'ils vivent, les pauvres ?
On appréciera toutefois le fait que cette option ne concerne pas le long terme. Autrement dit, si j'arrive à "gagner" ma vie dans vingt ans, j'aura z'été un bon citoyen utile. D'ici là, je suis invité à me nourrir de jus de patates, à dormir dans ma voiture (ça tombe bien, elle ne roule plus), à faire mon informatique sur un ordinateur qui date de 2005 et à ne pas crever ; ce serait de mauvais goût, et certainement très lâche (du moins, sur l'échelle des valeurs actuelles).
Bien le bonjour depuis le marche-pied de la tombe sociale, mes p'tits zombies !