ADYNATA
ALLIANCE
D'AUTEURS LIBRES
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L'humanité
aura besoin d'écrivains qui se souviennent de la liberté.
Ursula
K. LE GUIN
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Adynata
(mot grec) : choses, créatures ou événements réputés
impossibles ou magiques,
qui
existent pourtant.
L'IDÉE
ADYNATA
sera une alliance
d'auteurs indépendants (auto-édités ou autres), pratiquant
l'échange de compétences et l'encouragement mutuel, hors de toute
politique éditoriale.
Les
membres d'ADYNATA sont donc Alliés ; ils proposent des
activités liées à l'écriture et à la lecture, animent des
ateliers publics et promeuvent les nouvelles formes de cet antique
mode de communication, dans le respect des droits des auteurs.
L'idée
majeure sur laquelle repose ADYNATA est de laisser chaque auteur
entièrement maître de
son projet, au degré
d'implication qu'il/elle
souhaite, les autres membres d'ADYNATA fournissant ce qui lui manque.
OBJECTIFS
-
Proposer aux Alliés les services d'une maison d'édition ne
pratiquant pas les méthodes « en usage », qui ne sont
plus adaptées aux nécessités contemporaines.
-
Éviter les erreurs, les inepties et les pièges connus de
l'édition classique, en les remplaçant par des solutions repensées
et adaptées.
-
Créer un réservoir d'auteurs autonomes, conscients de leurs
droits, capables de les défendre, responsables de leurs œuvres et
désireux d'en obtenir des revenus décents.
PRODUITS
ET SERVICES
-
Accompagnement à l'édition autonome : stages de mise en
forme des textes, de vente, de promotion, de connaissance et de
gestion des droits d'auteurs... ; ateliers d'écriture
(créatifs, pédagogiques, sociaux, de recherche, d'accompagnement,
de relecture, de lecture mutuelle, de lecture critique...) ;
assistances (juridique, technique, littéraire...) ; « salons »
de lecture (en partenariat avec des théâtres, par exemple) ;
communication (réseaux informatiques...) ; bourses d'écriture ;
résidences d'écriture ; recherches de financement
(participatif, subventions...)
-
Conditions contractuelles plus avantageuses : là où un
éditeur classique ne reverse que 4 à 8 % des ventes à
l'auteur en guise de droits, là où un éditeur numérique reverse
25 à 30 % (sans à-valoir), ADYNATA reversera à l'Auteur un
pourcentage ajustable suivant l'implication de celui-ci au sein de
son projet, toujours compris entre 25 et 75 % (selon un barème
inversement proportionnel aux tâches à accomplir pour mener à
l'exploitation commerciale de l'ouvrage).
PARTENAIRES
-
Auteurs (écrivains, mais aussi : dessinateurs, illustrateurs,
scénaristes BD, télé, cinéma, jeux-vidéo...) désireux de forger
ou de renforcer leur indépendance.
-
Librairies (virtuelles ou non) acceptant de consacrer une partie de
leur espace (et de leur temps) aux animations des Alliés d'ADYNATA.
-
Lieux culturels (bibliothèques, médiathèques, MJC, théâtres,
centres sociaux...).
-
Techniciens des Métiers du Livre (correcteurs, maquettistes,
lecteurs, illustrateurs...) au chômage, désireux de partager leurs
compétences (voire leur matériel).
PERSPECTIVES
-
A moyen terme, ADYNATA pourrait concerner l'ensemble des artistes et
auteurs francophones (de 50.000 à 100.000 personnes) et, à long
terme, toute la communauté des écrivains désireux d'acquérir let
affirmer leur indépendance vis-à-vis des éditeurs classiques ;
dans l'idéal, cela veut dire qu'ADYNATA a autant - voire plus -
d'espoir de perdurer qu'une maison d'édition classique (lesquelles
sont vouées à se transformer radicalement ou à disparaître).
-
Le potentiel créateur d'emplois concerne les professions suivantes :
à moyen
terme :
animateurs (sociaux ou non), maquettistes, rédacteurs,
correcteurs, infographistes et illustrateurs, informaticiens
(notamment créateurs de didacticiels et gestionnaires de sites-web),
traducteurs, imprimeurs (classique off-set
et sur machines informatisées, notamment BoD/Impression à la
demande), libraires (virtuels ou non), diffuseurs ; à
long terme :
agents de représentation (impresarios),
manutentionnaires (si la librairie devient concrète), personnel de
restauration (si le lieu public est concrétisé)...
OUTILS
-
Choix d'un/e associé/e-référent/e par læ porteur/se du
projet ; ce/tte référent/e le/a fera bénéficier de son
expérience, son expertise ou son simple désir de participer audit
projet. L'objectif n'est pas de diriger le projet mais de
l'accompagner et d'assouplir les démarches nécessaires.
-
Gestion d'une librairie virtuelle qui permettra de vendre en
ligne tous les ouvrages réalisés au sein d'ADYNATA, quelle que soit
leur nature (livres numériques, livres-papier, ouvrages uniques à
consulter sur place, objets étranges, films, dessins, musiques...) ;
un tel site-web servirait de plate-forme de départ et de lancement
pour un réseau de diffusion (voire de distribution).
-
Les Alliés d'ADYNATA seront encouragés à mener régulièrement des
séances d'information sur les sujets qu'ils maîtrisent
(droits, analyse de contrats, culture spécialisée, thèmes
littéraires, maniement d'une vieille machine à imprimer ou à
écrire, gestion d'une bibliothèque, histoire des livres uniques,
recherches en archives...), afin de diffuser et partager leurs
connaissances.
-
ADYNATA s'associera avec un atelier d'imprimerie classique,
ce qui permettra à ADYNATA de disposer d'alternatives en matière de
production des ouvrages : numérique, papier moderne, à
l'ancienne, livre à la demande...
-
Afin d'avoir pignon sur rue, il faut envisager à moyen terme la
possibilité de gérer (ou co-gérer) un café
littéraire/bibliothèque de prêt, qui permettra de fidéliser
une clientèle physique (cet endroit sera un lieu d'accueil idéal
pour les ateliers collectifs d'écriture qui sont la base de mon
activité personnelle).
-
Possibilité de mener des projets de recherches en partenariat
avec le Département littéraire de l'Université locale ;
possibilité d'accueillir des auteurs étrangers effectuant des
recherches en France.
-
A long terme, on peut envisager qu'ADYNATA instaure un PÉCULE
(l'équivalent d'un Revenu
minimum garanti destiné aux artistes)
pour tous ses Alliés, revenu qui leur permettrait de vivre
décemment sans dépendre du bon vouloir d'éditeurs semi-honnêtes
(ou eux-mêmes pris à la gorge) et d'un état qui a décidé de les
sacrifier sur l'autel du libéralisme.
CARACTÈRE
INNOVANT DU PROJET
L'idée
originale qui définit ADYNATA est celle d'une maison
d'édition sans éditeur,
c'est-à-dire sans décideur-actionnaire tout-puissant. Chaque projet
aura son/ses auteur/s comme directeur/s, et
personne d'autre ;
ce qui est précisément la forme prévue par la loi. Ceci implique
que chaque projet sera abordé de manière spécifique
et originale,
contrairement aux méthodes éditoriales classiques qui imposent le
même processus (commercial, industriel et moral) à tous les projets
qu'un éditeur publie. En d'autres termes, ADYNATA n'aura pas pour
objectif de pratiquer une « politique éditoriale »,
forçant les ouvrages qu'elle publie à se plier à ses
règles (dont l'auteur est tenu dans l'ignorance) ; au
contraire, elle s'adaptera aux ouvrages qu'elle souhaite voir
publiés, et ce en respectant toujours les désirs, donc le droit
moral, de/s auteur/s du projet (dans les limites de la loi).
CONCLUSION
Le
marché littéraire actuel (tel que le définit le Code de la
Propriété intellectuelle) ne permet guère qu'à une poignée
d'auteurs de vivre décemment de leur plume ; le système
inter-dépendant de l'édition et de la grande-distribution favorise
les éditeurs et les distributeurs au détriment des auteurs. Le
fonctionnement d'ADYNATA aura pour but de rendre
à l'auteur la place qu'il/elle est seul/e à pouvoir occuper
légitimement face à son public.
La
coopération et l'échange mutuel de compétences permettront de
supprimer les intermédiaires que sont les éditeurs et les
distributeurs, lesquels s'approprient jusqu'à 75 % du prix d'un
livre. Cette revalorisation économique du métier de l'écrivain se
fera de pair avec une revalorisation de son rôle social.
Chaque
auteur est invité à s'associer à ADYNATA pour y partager
connaissances et compétences avec les nouveaux arrivants ;
il/elle aura intérêt à ce que l'ensemble de la structure
s'enrichisse et se pérennise, puisque cela garantira la régularité
de ses revenus et la légitimité de son rôle social en tant
qu'auteur auprès de son public.
Il
nous faudra défricher le Code de la Propriété intellectuelle (qui
régit les Droits d'auteur) et le Code du Travail, afin de trouver
l'angle légal le plus juste qui permettra aux Alliés dADYNATA
d'être à la fois des partenaires impliqués dans son fonctionnement
et des auteurs indépendants, conscients de leurs droits et de leurs
devoirs, capables de les exercer avec un minimum de compromis. Cet
équilibre, primordial pour la survie de ADYNATA, sera aussi
difficile à établir que déterminant. (En l'état actuel des
choses, une SCOP paraît être le modèle le plus envisageable).
Dans
un premier temps, ADYNATA serait un label plutôt qu'une
marque, un laboratoire plutôt qu'une maison
d'édition, un tremplin aventureux plutôt qu'un modèle
de confort ; les ouvrages qui en sortiraient ne seraient pas
« produits » par ADYNATA mais estampillés,
accompagnés, voire simplement parrainés par ADYNATA.
Dans
un second temps, ADYNATA peut devenir un modèle économique et
social offrant aux
artistes la possibilité de vivre de leur plume dans un monde où
l'écrit perd chaque jour une fraction de sa valeur.
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Une
nation qui ne nourrit pas ses écrivains n'est qu'un ramassis de
barbares merdeux.
Ezra
POUND
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