jeudi 30 octobre 2014

Les Crocs du Lyon: Mission Intergalactique accomplie

Pièce à forte conviction #1

Les deux journées lyonnaises sont passées à la vitesse de Guy l'Éclair essayant d'attraper le métro. Le samedi matin, visite ébahie du Musée de la Miniature et du Cinéma pour mézigue, Sonia Quémener et Nicolas Cartelet, mes deux collègues auteurs (le 4e auteur du Peuple de Mü, JM Etchery, demeure mystérieux). Épastrouillé je fus de découvrir que les scaphandres rebelles de L'empire contre-attaque sont en fait les mêmes que ceux d'Outland, qui avaient été laissés là (à Elstree) en dépôt. Moi qui croyais avoir l'œil pour ces détails.. Comme quoi, on n'est jamais assez geek. Moment fort avec la visite à la Reine-Mère Alien (qui bave, gigote et grogne pour de vrai, comme toutes les reines-mères). Ébahissement devant les somptueux dioramas de Don Ohlmann, qui se permet de faire un simple fond de piscine hurlant de vérité (au point que j'ai cru y voir apparaître... un rhinocéros [réf. nécessaire]). Épanouissement des papilles et des naseaux parmi les décors flaconneux du Parfum, qui diffusent encore mille et une odeurs (disons, surtout une).
L'après-midi, atelier d'écriture endiablé et avancé d'une heure pour cause de public enthousiaste (et de programme erronné, mais bon, tant mieux). Dix participants au total, une quarantaine de textes produits, qui donneront un recueil numérique en décembre. Au milieu, une visite surprise de Thierry Barbeau, mathématicien du chaos avignonnais et lecteur d'Exploration totale. Le soir, dévoration des "Lasagnes du Ukulélé" (je n'ai pas tout compris, mais ceci est réservé aux initiés) puis égayage vespéral.
Dimanche, journée au stand, défendus par un rempart de livres; heureusement, ils descendent peu à peu et nous pouvons enfin rencontrer des membres de notre public. [Ici, une phrase censurée par la Trêve des Confiseurs]. Devant la salle, le vide-grenier du GEEK s'étale au soleil, dévidant ses jeux vidéos, ses consoles d'occase, ses gadgets plastiqueux et ses objetéroclites. Au milieu du capharnaüm, un étal se fait remarquer par sa sobriété délicate et ses couleurs aguicheuses mais pas vulgaires : c'est celui de l'association 3L1C, qui présente les œuvres de sept illustrateurs rhodaniens; leurs représentants, Kelly et Guillaume, étaient à l'atelier hier ! En moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Vrilyalakhazambeetlejuice" trois fois, nous avions jeté les bases d'un projet commun artistique qui..
Mais vous verrez bien.
Au cours de l'après-midi, passent nous voir Julien de l'Esprit-livre (fan de la première heure) et les sœurs Marcelline et Aliénor Perrard qui (comme tous nos fans) sont nos fans Number Ones. Surprise: la veille, à la séance photo devant la reine-mère des Aliens, c'était Aliénor qui éclairait le décor. Je me dis que le destin a un humour de tisserand bien tordu: au "cœur de Lyon", une reine-mère, Aliénor... Il ne manquait que Robin-des-Bois et Sigourney.
Le soir, après remballage et repliement, nous restons assis autour d'un tronc, à papoter en racontant des histoires d'Alphonse Allais ou en déclamant des passages du Cyrano de Rostand (que Davy connaît par cœur !), tandis que Fred Malvesin nous raconte ses malheurs de bibliothècaire et ses bonheurs Oniriques (heureusement, nous ne la psychanalysons pas) quand survient l'heure du départ. La navette nous attend pour la gare de la Part-Dieu, où nos routes vont se séparer.
Une fois les adieux faits à Julie et Julien d'AOA, nous sommes rejoints par FFF (François le Fossoyeur de Films), qui se trouve prendre le même train que moi pour le retour. Arrivés en haut de l'escalier de la gare, la joie s'envole: ledit train a une heure de retard! Comme celui des Parisiens n'est que dans trois quarts d'heure, nous allons manger un bout à la brasserie du coin. Puis c'est le départ en catastrophe.
Peine perdue: le retard a augmenté. Pendant que nous devisons cinoche, FFF est abordé deux fois par des fans. Alors, c'est ça, la célébrité visuelle ? Eh bin, ça ne facilite pas les conversations à bâtons rompus. Et puis, ça ne doit pas être pratique, si on veut devenir cambrioleur. Avec presque une heure et demie de retard, nous essayons de monter dans un autre train; on nous explique que quelqu'un s'est jeté sous le nôtre, cause du retard. Ce qui refroidit l'ambiance. Penauds, nous retournons attendre. Montons enfin dans le bon. Une fois partis, la SNCF annonce que le retard est dû à un incident technique. Ils mentent donc à leur clientèle ? Ça alors, comme c'est étrange... Nous commençons à discuter ("Quoi? T'as pas vu ça? Et ça non plus? Et comment qu'il meurt, Kirk Douglas, à la fin de Fury, c'est pas nul?") puis nous succombons tous les deux au sommeil, tandis que derrière nous, un Geek Belge Aspergerien tente de draguer sa voisine de siège en lui racontant sa vie sans respirer.
FFF somnole, je compte les lumières au dehors, je pense à la journée grotesque qui m'attend demain, et qui s'avérera finalement l'une des plus ineptes de toute mon existence.
Oui, pas de doute, le beau voyage est bel et bien terminé.

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