"Quand
l'aube se leva sur les corps entassés, les oiseaux chantaient quand même.
Qu'est-ce qu'on peut dire d'autre, après un massacre, sinon cui
cui ?" (Kurt Vonnegut, Abattoir 5)
Ce
qui a changé le 7 janvier 2015, c'est que la France est devenue un
pays du tiers-monde ; un pays où n'importe qui peut désormais
se faire tuer pour ses idées par un de ses « semblables » ;
la dernière fois que cela était arrivé en France, c'était en
1871. Nous avons donc eu 144 ans de paix spirituelle. Qu'en avons-nous
fait ?
Une
démocratie qui se croit laïque mais qui n'est qu'administrative ;
une culture qui se prétend universelle mais qui n'est qu'élitiste ou
populaire, presque jamais les deux ; une économie qui se prétend
libérale et transparente, mais qui n'est rien moins qu'occulte et jean-foutre, d'un
niveau d'hypocrisie jamais atteint par aucune institution humaine ;
une société qui se prétend ouverte à tous mais hurle à
l'intolérance dès que quelqu'un entend préserver ses
différences...
Un
fatras de contradictions, d'incohérences, de paradoxes misérables,
d'instructions délirantes, de proverbes débiles, de litanies
insanes, de dictons morveux, de normes surannées, d'habitudes
stériles, de coutumes grabataires... et tous les psychologues le
savent : à quoi servent les contradictions d'un système qui se
prétend cohérent ? A fabriquer des névrosés et des
psychotiques, autrement dit de parfaits petits esclaves prêts à la
défendre sans savoir pourquoi ; surtout sans savoir pourquoi.
Comment ?
Vous dites que vous ne comprenez pas de quels paradoxes je parle ?
Bien ; en voici un (m)échantillon :
Le
gens qui disent que les religions pratiquent la tolérance sont des ignares
qui n'ont pas lu les textes religieux, qu'ils défendent par "principe".
Ils se contentent de répéter des on-dit proférés par des prêtres
enragés ou encore plus ignares qu'eux-mêmes. Le meilleur remède contre les religions serait une série télévisée racontant exactement, précisément et objectivement ce que déblatèrent les textes sacrés.
Les religions sont des paranoïas reconnues d'utilité publique par elles-mêmes à l'époque où elles avaient du pouvoir. Celles qui en ont encore sont des aberrations sociales, des dinosaures oubliés dans une caverne, des cauchemars vivants..
Tout le monde sait pertinemment que l'avenir de l'espèce humaine passe par l'athéisme ; même les fondamentalistes les plus enragés. C'est justement cela qui les fait enrager : l'avenir se fera sans eux ; hélas, comme tous les sales gosses mal éduqués, ils préfèrent détruire ce qu'ils sont incapables de contribuer à construire.
J'aurais
bien fait une liste de tous les crimes commis au cours de l'histoire
au nom d'une religion mais je crains de vous lasser, de vous
écœurer, de manquer d'encre et de temps ; et je ne parle même pas de ceux
d'entre vous qui refuseraient de me croire ou m'accuseraient de
révisionnisme (il y en a toujours, même parmi les athées
« bon-teint »). Les textes qui prouvent
l'intolérance fondamentale et la barbarie intrinsèque des religions
(Genèse 17:12 ; Exode 22:20 : Luc 19:27 ; Sourate
5:33...) sont innombrables mais il est inutile de les citer ; les aveugles convaincus le restent à vie. Les conversions religieuses ne touchent que des gens déjà
religieux ; aucun athée ne s'est jamais converti à une
religion sans accident cérébral grave (ou éventuellement, menace de mort sur toute sa famille).
Je
sais bien que tout ce que je dis ne sert à rien, mais je préfère
mourir pour une absurdité que pour des inepties.
Depuis
quelques jours, je n'agis que par symboles. J'envoie des tweets
censés être profonds que personne ne lit parce que je ne suis pas
célèbre et qu'ils sont noyés dans la masse non critique des
messages consensuels destinés à apaiser le bon peuple, c'est-à-dire
le dissuader de faire quoi que ce soit de concret, d'agir sur le réel: donc rester chez lui devant son écran.
Vous
ne pouvez pas vous empêcher de croire ? Grand bien vous fasse.
Ne dégoûtez pas les autres de chercher, de savoir, de questionner,
d'exercer leur curiosité, leur intelligence, leur humour, bref, tout
ce qui vous fait défaut et dont vous êtes maladivement, puérilement
et perpétuellement jaloux (un mot qui, rappelons-le, a le même sens que "zélotes", ces terroristes d'un autre temps).
Quand
je me suis réveillé le matin du 8 janvier 2015 sans avoir vraiment
dormi, j'ai eu l'impression de sortir d'un rêve éveillé pour
tomber dans un cauchemar de plein fouet, celui, permanent et réel,
de la vie infernale sous le joug des idéologies religieuses : l'enfer
qu'elles nous promettent et qu'elles se croient obligées de nous
imposer quotidiennement en guise d'échantillon.
Vous
prétendez défendre la liberté d'expression mais si vous arrêtez
de lire ce texte avant la fin, vous aurez bafoué la mienne. Laquelle
a plus de valeur ? La vôtre ou la mienne ? Aux yeux de
qui ?
Vous
êtes agacé/e que je m'adresse à « vous » ; vous
estimez que je n'ai pas le « droit » de m'exclure quand
je vous parle. Autrement dit, vous me dénigrez le droit de me dire
différent de vous, de me distinguer. Vous estimez que je
devrais être comme vous ? Moi qui croyais que la démocratie
défendait la pluralité, encourageait la différence, promouvait la
diversité... C'est vous qui m'avez mal expliqué ou c'est moi qui ai
tout compris ?
Le 11 janvier , vous
avez manifesté en silence parce que vous croyiez que cela a du sens ;
mais vous n'étiez pas silencieux : vous étiez muets ; on
vous a ordonné de vous taire pour diminuer les risques de vous
chamailler. Pendant un rassemblement républicain, ça l'aurait foutu
mal ; ç'aurait fait désordre. Vous n'étiez que muets
d'effroi, d'impuissance, d'indignation ou de tout cela à la fois. Ce
n'est pas un choix que vous avez fait ; c'est un châtiment
moral que vous vous êtes laissé infliger.
Vous clamez à tout bout de champ que la liberté doit être totale mais vous oubliez un peu vite que votre démocratie a des lois pour interdire certains types de discours et punir leurs orateurs. Révisionnismes, incitation à la haine raciale, diffamation, incitation au meurtre... sont prohibés et punis. Or, les textes religieux contiennent tous des exemples de ces discours. Qu'attendez-vous pour attaquer en justice leurs promoteurs ? Mieux encore, qu'attendez-vous pour faire effacer définitivement ces immondices des textes "sacrés" ?
On ne touche pas au sacré, dites-vous ? Pourquoi ? Parce que des prêtres vous l'ont défendu?
Vous
vous revendiquez parfois agnostique, par flemme de chercher à
savoir, ou athée parce que vous avez égaré la foi de votre
enfance ; vous croyez que les anarchistes sont des gens qui
veulent éradiquer la morale (comme si la religion était la seule
forme de morale) ; vous décidez a priori de ne pas écouter les
anarchistes sous prétexte qu'ils ont des préjugés contre la
religion. Vous
ne savez pas réellement ce que croire (avoir la foi) veut dire mais
vous faites confiance aux prêtres, qui n'ont pourtant aucune preuve de ce qu'ils avancent. Et lorsqu'ils
vous trahissent ou vous entraînent à violer votre propre
conscience, vous pensez (c'est votre dernière pensée) : « Ce
n'est pas grave ; je ne peux pas avoir tort puisque le prêtre
me garantit que dieu est de mon côté. »
dieu est toujours du côté de ceux qui croient en lui ; comme par hasard.
Vous
êtes capable de vous exclamer « dieu merci, je suis athée ! »
en vous croyant drôle et malin.
Vous
refusez d'écouter les anarchistes sous prétexte qu'ils « croient
au chaos » mais vous tendez des micros aux idéologues de tout
acabit ; vous êtes si mal informés que vous allez jusqu'à
croire que l'athéisme est une religion. Et l'astrologie, c'est une
science, pas vrai ?
Vous
défendez des religions en les disant sacrées alors qu'elle prouvent
chaque jour depuis l'aube de l'écriture qu'elles ne considèrent pas
les individus comme sacrés ; à part ceux qui donnent leur vie
pour la défendre, bien sûr.
J'ai
un jour écrit pour un magazine web un texte qui donnait quelques
exemples de libertés bafouées par la démocratie ; il a été
censuré et n'est jamais paru. Je n'en ai pas pour autant estimé que j'étais un "martyr" de la liberté d'expression. J'ai tourné le dos à ces lâches et cela m'a suffi.
Je
respecterai la religion le jour où toutes les religions me
respecteront.
Le
christianisme me considère comme lui appartenant sous prétexte que
j'ai été baptisé ; c'était contre ma volonté. Pour être
radié des registres baptismaux, il faudrait que je demande
l'autorisation au pape, autrement dit, que je reconnaisse son
autorité ! Comment voulez-vous discuter avec des gens qui fonctionnent ainsi ? Il n'y a pas de dialogue réel possible entre athées et croyants.
Le
judaïsme me considère comme étranger éternel et irrécupérable ;
je n'aurais même pas le droit de me marier avec une Juive si ses
parents le lui interdisent.
L'islam
m'a considéré comme sien tant que je n'étais pas baptisé ;
désormais je vaux une moitié d'homme, et je suis un mécréant
digne d'être mutilé et égorgé. Et si je veux me marier avec une
musulmane, je dois me convertir et me soumettre à "sa" religion... qu'elle n'aura pas choisie non plus.
Quant au
bouddhisme, il ne me considère en rien; c'est réciproque.
Au
fait, quand je dis que je « respecterai » la religion, il
va de soi que ce ne sera pas le même genre de respect que celui qu'un chien
voue à son maître.
Tant
que les prêtres auront droit à la parole, la liberté de conscience
ne sera qu'un vain mot.
Flaubert
avait raison : c'est la race des « Ho-mais » qui
façonne le monde, et elle ne s'éteindra qu'avec le dernier des cons
(qu'il soit « bon aryen » ou « sarrazinzin »,
cela ne fera aucune différence).
L'idée
de dieu est morte il y a des siècles ; sa vermine grouille
encore.
Il
n'y a que les érudits et les athées qui lisent vraiment les textes
religieux ; les prêtres ne font qu'en gober des morceaux
(toujours les mêmes) pour les régurgiter sous forme de sermons. Et
les imbéciles se repaissent de ce vomi liturgique.
Le
11 janvier 2015, silence ne rimait qu'avec impuissance, unité avec
vacuité, rassemblement avec enterrement. Une fois celui-ci terminé,
les affaires pouvaient reprendre. Le "con-sang-suce" a fait taire les
bonnes consciences.
Vous
faites croire à vos enfants que le père noël existe puis vous êtes
chagrinés quand ils cessent de vous faire confiance. Vous demandez
en chouinant : « Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Il
faut bien qu'ils soient normaux, plus tard. » Vous trouvez
normal de leur imposer une normalité que vous n'avez pas plus choisie que la religion qui vous encercle.
La religion commencera à disparaître le jour où l'athéisme deviendra la forme de conscience majoritaire chez les êtres humains. Pour y parvenir, il faut que les athées sortent du placard où les maintiennent la médiocrité morale, l'envie de ne pas vexer belle-maman, la peur des fondamentalistes et la flemme de chercher à savoir plutôt que de se laisser aller à croire.
Pour finir sur une note positiviste endiablée, voici quelques méthodes qui permettraient de résoudre la question des religions ; je les appelle des Contre-Addictions :
- - toutes les formes de prosélytisme seront prohibées et les clergés abolis ; si une religion a vraiment du sens, elle n'a qu'à se défendre seule ;
- - la loi devra enfin définir ce qu'est une religion ; ainsi, les cultes officiels seront confondus avec les sectes, et apparaîtront pour ce qu'ils sont réellement : des instruments de domination et d'esclavage des consciences ;
- - un statut civique d'"Être humain doté d'une conscience" (conférant le droit de s'exprimer en public et de parler aux enfants) doit être établi ; tout individu ne réussissant pas à l'obtenir (c'est-à-dire: toute personne capable d'envisager le meurtre comme argument) sera déchu de ce statut ;
- - une joute gigantesque sera organisée entre les religions ; chacune se verra confier une portion du continent antarctique proportionnelle à sa population volontaire ; leurs partisans regroupés en armées, partiront de la côte et auront pour objectif de conquérir le Pôle Sud ; les survivants désireux d'échapper au massacre auront le droit de revenir au nord du cercle polaire à condition d'abandonner toute velléité de répandre leurs convictions ineptes, qu'ils garderont pour eux ; sinon, la conquête du Pôle Sud restera leur Graal éternel, leur Ka'aba, leur sanctuaire ou ce qu'ils veulent, du moment qu'autrui a le droit de s'en foutre ;
- - enfin, enfin, quand la question se posera, il faudra songer à interdire la colonisation spatiale à tous les malades de la foi..
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