jeudi 30 juin 2022

Esclavage moderne : un exemple parmi tant d'autres


     Entre le 25 mai et le 8 juin 2022, j'ai effectué ce que Pôle Emploi appelle une "immersion professionnelle" dans un hôtel d'Aix-en-Provence de la chaîne AppartCity, au poste de réceptionniste de jour.  Le but était de continuer ensuite, en étant embauché. Ce n'est malheureusement pas ce qui s'est passé.

En réalité, j'ai été exploité pendant deux semaines, avec la complicité de Pôle Emploi ; car j'ai appris ensuite que je ne serais rémunéré ni par l'un ni par l'autre.

Je suis demandeur d'emploi, au RSA. Je cherchais un emploi dans l'hôtellerie. Il y a deux mois, ma conseillère PE m'a "proposé" (je mets le terme entre guillemets, car cette proposition s'apparentait fort à un ultimatum, comme c'est de plus en plus souvent le cas avec les démarches venant de PE) une "immersion professionnelle" (PMSMP, dans leur jargon) chez un employeur, avec embauche à la clé.

J'ai signé la convention puis j'ai effectué les deux semaines de travail. Je n'ai jamais été en retard, ne suis jamais parti en avance, n'ai rien volé, n'ai insulté personne et j'ai fait ce qu'on me demandait.

Au bout de trois jours, je savais que le poste ne me conviendrait pas (trop de stress, un logiciel aberrant et ingérable, un cadre de travail exigu et étouffant, des sous-effectifs conséquents, une politique commerciale plus que douteuse, le tout combiné à cette éternelle lâcheté des directeurs qui chargent leurs subalternes de communiquer les mauvaises nouvelles aux clients afin de ne pas affronter la légitime colère de ces derniers.. Quant aux remarques racistes du type "La carte bleue a été refusée ? Pas étonnant, c'est un nom arabe !", je vous laisse juger de leur pertinence et de leur humanité) et en ai fait part à la formatrice. J'aurais pu arrêter tout de suite mais elle m'a convaincu de terminer la période. Comme ils étaient en sous-effectif (ceci est d'ailleurs chronique), j'ai accepté et suis revenu tous les jours prévus, jusqu'à la fin, pour les dépanner et parce que je ne suis pas un enfoiré, autrement dit, je suis un pauvre imbécile qui fait confiance à ses semblables pour ne pas l'entuber.

J'ai donc appris trop tard que je ne serais pas rémunéré ; ni par Pôle Emploi ni par AppartCity. Deux emails de plainte que j'ai envoyés à l'un puis à l'autre se sont soldés par : un coup de fil d'une conseillère Pôle Empoi m'expliquant en ricanant que je n'avais droit à rien ; et un coup de fil condescendant d'AppartCity, que j'ai préféré abréger avant de hurler le fond de ma pensée.

J'ai tenté d'alerter le Défenseur des droits de ma ville mais il demeure introuvable. Je ne sais si les Prudhommes ont juridiction sur ce cas, si tant est qu'ils existent encore. Étant donné l'horreur politique dans laquelle nous vivons, je suis pratiquement certain que nul ne pourra m'aider et que je n'obtiendrai jamais gain de cause. Après tout, il est clair que la perte de 987,35€ (la somme qui m'est due) ferait s'effondrer la société AppartCity, qui professe par ailleurs beaucoup de respect pour ses employés !

Toutefois, si la parution de ce courrier dans un journal à grande diffusion avait pour effet de ternir un peu l'image de cet empire aux pieds merdeux, j'éprouverais une légère consolation.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire