Voici
une série de portraits détaillés de quelques-uns de flics que j'ai
eu la (mal)chance de croiser au cours de ma vie. Comme les uniformes
ne m'intéressent pas, je les appelle tous des flics. Soyez certains
d'une chose : si j'ai survécu aux pires d'entre eux, c'est
parce que je suis blanc.
Flic
N° 1
Au
cours d'un banal contrôle d'identité, un flic ausculte
longuement mon permis de conduire (le vieux modèle, rose, à trois
pans), en le tenant à deux mains, grand ouvert sous ses yeux.
Soudain, il écarte les mains sans desserrer les doigts, déchirant
le permis en deux ! Il regarde les deux morceaux, l'air
satisfait (ou niais, c'est difficile à dire) ; glisse le pan
déchiré entre les deux autres, me tend le tout en disant : "Il
est déchiré ; il va falloir le refaire. Circulez."
J'ai
mis du scotch et il est toujours en l'état. Je ne vais pas
m'emmerder à faire des foutues démarches administratives pour un
truc qui ne sert qu'une fois tous les dix ans, et encore !
Flic
N° 2
Après
un simple contrôle routier sur une aire de repos, un flic m'indique
que je peux repartir sur la nationale ; il est debout, à trois
mètres en arrière, sur ma gauche.. dans mon rétro, donc. Puisqu'il
me dit que je peux y aller, je m'engage sur la route.. pour
m'apercevoir qu'une moto arrivait, heureusement pas très vite. Non
seulement le flic bloquait mon rétro mais il n'a même pas regardé
derrière lui pour vérifier que la route était libre. Le motard et
moi avons échangé quelques gestes, qui signifiait qu'il ne m'en
voulait pas ; il devait avoir l'habitude.
Flic
N° 3
En
1997, des amis néerlandais venus en vacances à Montpellier se font
fracturer leur voiture et voler du matériel photographique. Leur
assureur exige qu'ils fassent une déclaration de vol officielle sur
place. Ne parlant pas très bien le français, et se doutant que la
police locale ne parlera pas bien l'anglais, ils me demandent de les
accompagner. Une fois au poste, outre que nous devons attendre plus
d'une heure et demie sans raison discernable, une flic nous reçoit. Elle se montre aussitôt désagréable, à
la limite de la grossièreté, ne supportant apparemment pas que je
serve d'interprète ; elle m'engueule parce que mes amis n'ont
pas fait la déclaration la veille à La Grande-Motte, où a eu lieu
le vol, mais à Montpellier. J'explique que c'était tard le soir et
qu'au téléphone, on nous a dit qu'il était possible de le faire le
lendemain à Montpellier. En râlant, elle prend enfin la déposition
de mes amis (tapant à deux index sur une machine à écrire). Au
moment de noter leurs noms, elle se moque ouvertement de leur
orthographe forcément étrangère, essayant de me prendre à témoin.
Pour me calmer les nerfs, je me mets à marcher de long en large dans
le bureau. Mes amis, plus patients que moi et ayant parfaitement
compris ce qui se passait, ont pris sur eux sans rien dire, sachant
que cela n'avait aucune importance. Il va de soi que nous n'avons pas
eu droit à la moindre formule de politesse, et que leur matériel
n'a jamais été retrouvé.
(Plus
tard, je me suis inspiré de cette "policière exemplaire"
pour un personnage parfaitement antipathique et heureusement très
secondaire.)
Flic
N° 4
Un
après-midi de 2013, alors que je marche dans la rue Guillaume-Puy à
Avignon, à l'approche du carrefour de la rue Thiers, je suis dépassé
par une moto de la PN. À ce moment, le feu passe à l'orange. Au
lieu de freiner, le motard accélère violemment et grille le feu
rouge d'une bonne seconde, lancé à plus de 70 km/h. Dans la
rue Thiers, une cycliste a commencé à s'avancer ; le motard
l'esquive de quelques centimètres en faisant une embardée ;
puis il hurle "CONNASSE !" si fort que sa voix
recouvre le grondement du moteur. La cycliste manque perdre
l'équilibre mais réussit à se rattraper ; de loin, je vois
qu'elle est profondément choquée. Le "défenseur de l'ordre"
s'enfuit, impuni et parfaitement conscient de l'être, sachant
pertinemment qu'il est impossible à quiconque de noter le numéro à
douze chiffres de sa plaque.
Flics
N° 5, 6 et 7
Un
soir, dans les années 2000, je sors de Nîmes par un chemin
secondaire pour rentrer dans ma campagne. Au moment de quitter les
derniers éclairages publics, je m'aperçois qu'une voiture roule
derrière moi, sans le moindre éclairage. Dans le rétro, j'ai le
temps d'apercevoir trois silhouettes à l'intérieur. Or, quelque
temps plus tôt, un ami s'est fait voler sa voiture par une bande
organisée, sur un bord de route, la nuit. Méfiant, je prends un
itinéraire un peu bizarre, pour voir ce que fait le véhicule
suspect (et, accessoirement, dangereux pour les autres, mais ça, ce n'est visiblement pas leur problème). Au bout
d'une minute de filature, ils n'ont toujours pas allumé leurs feux.
Je m'arrête brusquement sur un bas-côté ; ils font de même.
Je repars ; ils repartent, cette fois, en allumant enfin leurs
veilleuses. J'ai alors la certitude que ce sont des pirates et qu'ils
vont me couper la route ou au moins tenter quelque chose. Je décide
de gagner une route plus fréquentée. Mais au bout d'un kilomètre,
la bagnole me double, se met à mon niveau (mettant en danger les
véhicules qui pouvaient venir d'en face) et là, le passager me
montre un objet posé sur leur tableau de bord : un gyrophare
bleu, éteint ; il me fait signe de me ranger. Après quoi, ils
ralentissent et se remettent derrière moi. Nous sommes en rase
campagne, il n'y a pas d'aire sécurisée. Je m'arrête donc à
l'arraché, à moitié sur le bas-côté ; ils font de même,
quelques mètres en arrière, laissant leurs codes allumés. Deux
hommes descendent ; le troisième reste au volant, maintenant sa
portière ouverte, un pied à l'extérieur. L'un des deux va se
poster à l'avant-droite de ma voiture, l'autre vient à mon niveau.
J'entrouvre ma vitre. "Nous sommes de la BAC, dit celui-ci sans
préambule. Nous recherchons des contrebandiers. Nous devons fouiller
votre coffre."
Ah.
Ni bonjour, ni bonsoir, ni documents officiels, bien sûr. Rien non plus sur le fait que vous
avez roulé tous feux éteints, comme des voleurs, mettant en danger
le vie des autres.. ? Le contraire serait surprenant, à vrai
dire. Ont-ils le droit de faire ça ? Qu'est-ce que j'en sais ?
Est-ce que j'ai le temps d'appeler la police ? Ha ha ha !
Lentement, je retire mes clés de la main droite et, de la gauche,
prends une lampe-gourdin que j'ai toujours dans le vide-poche de ma
portière puis je sors prudemment, tenant la lampe le long de ma
cuisse, pour ne pas lui donner un aspect menaçant. Le flic (chauve,
la trentaine, costaud, pas le moins du monde souriant, genre Bruce Willis que sa femme aurait quitté pour un maraîcher lozérien) se recule d'un
pas et va vers l'arrière de ma voiture. Il ne dit rien sur la lampe.
J'ouvre mon coffre. Le flic se penche et commence à soulever le
bordel qui s'y trouve. À ce moment-là, celui qui s'était posté à
l'avant-droit m'appelle et me demande mes papiers. Pourquoi pas
avant ? Ça m'emmerde mais je le rejoins, manquant me casser la
gueule dans le fossé, puisque nous sommes garés juste au bord.
J'ouvre côté passager, prends mon sac, sors mes papiers, les lui
tend ; il les regarde vaguement, me pose quelques questions sur mon
métier, le village où j'habite.. parlant presque sur un ton anodin.
Deux minutes plus tard, son collègue l'interpelle d'un "Rien à
signaler ; on peut y aller." Ils retournent dans leur
bagnole, font demi-tour et retournent vers la ville. En haussant les
épaules, je rentre chez moi.
L'histoire
pourrait s'arrêter là, et elle ne serait ni heureuse ni
malheureuse ; ce serait une histoire sans intérêt. Hélas,
elle a une suite. Deux semaines plus tard, avec un copain, nous
décidons d'aller faire un billard. Une fois garé devant la salle,
j'ouvre mon coffre pour prendre ma canne.. qui n'y est plus. Nous
fouillons toute la voiture ; la canne est introuvable. Le
lendemain, je vérifie qu'elle n'est pas chez moi. De toute façon, je sais très bien que je ne m'en suis pas servi entretemps. Personne d'autre
n'a les clés de ma voiture. Je ne l'ai pas prêtée pendant ces deux
semaines. Elle n'a pas été forcée. J'avais encore la canne de
billard quand nous y avions joué la dernière fois, un mois plus
tôt. La conclusion s'impose : ma canne trône désormais dans
le coffre d'un "honnête" inspecteur de la BAC française.
Flics
N° 8 et 9
Dans
la nuit du 1er au 2 février 2002 (date facile à retenir
entre toutes), des flics me contrôlent, vers minuit. Je suis en
retard de deux mois sur le contrôle technique de ma bagnole. L'un
des flics m'annonce que "mon véhicule est trop dangereux"
et m'ordonne de le suivre au poste. Là, avec un autre flic, ils me
font perdre une heure entière à les regarder remplir des papiers,
que je refuse de signer. Puis ils m'annoncent que ma voiture restera
immobilisée jusqu'à ce que j'ai régularisé ma situation. En
d'autres termes, ils me laissent rentrer chez moi.. à pied, sans
gilet de protection, à plus de quatre kilomètres en rase campagne,
sur une route sans éclairage, par une nuit d'hiver où le goudron
est verglacé.
Ah
bon, c'est ma voiture qui est un danger ? Vous m'en direz
tant..
Flic
N° 10
Début
janvier 2018, en faisant un bilan de mon compte en banque, je
m'aperçois, atterré, que mes propriétaires ont abusivement prélevé
une somme cinq fois supérieure au loyer mensuel. Dès le lendemain,
après avoir vérifié qu'il ne s'agit pas d'une erreur mais d'une
décision volontaire de leur part, j'annule l'autorisation de
prélèvement automatique auprès de ma banque. Puis je vais à la
gendarmerie la plus proche de mon domicile afin de déposer plainte
pour escroquerie. La flic qui me reçoit rechigne d'abord à noter ma plainte ;
lorsque je lui demande pourquoi, elle reste évasive mais ne réussit
pas à cacher le fait qu'elle ne me croit pas. Ayant prévu le coup,
je lui montre le relevé bancaire où apparaît l'opération
frauduleuse ainsi qu'un document où figure le montant du loyer.
Comme il ne faut pas être grand mathématicien pour calculer la
différence, la flic consent enfin, avec réticence, à prendre ma plainte.
Ayant fait, elle indique qu'à son avis, celle-ci ne sera pas
recevable. Elle a parfaitement raison, puisque rien n'arrivera dans
les mois à venir. L'a-t-elle seulement fait suivre à qui de droit ? J'en doute. Mes proprios ne seront jamais inquiétés,
refuseront même de se justifier et de me rembourser.
Cerise
sur le gâteau : tous mes amis m'ayant conseillé d'aller voir
le défenseur des droits, j'ai tenté en vain de contacter celui de
ma région pendant plus de six mois. Pas une seule réponse au
téléphone ; jamais personne à l'adresse officielle du bureau,
même aux heures d'ouverture. J'ai aussi vu un conciliateur de
justice, qui a réfléchi vingt minutes avant de conclure que je
devais "continuer à payer le loyer".
J'ai
fait en fin de compte ce que font tous les locataires entubés par
leurs proprios, puisque c'est notre seul recours, la seule justice à notre portée.
Flic
N° 11
En
2006, en séjour à Paris, je me fais voler une sacoche informatique contenant, non pas un ordinateur, mais mes
papiers, mes clés et des effets personnels. Il est minuit, je dois
repartir le lendemain matin. Un ami m'amène au commissariat du 11e ;
là, une fliquette prend ma déclaration, en faisant preuve de
sympathie et en me traitant comme un être humain. Ensuite, épuisé,
je vais en taxi dormir chez une amie. À six heures du matin, n'ayant pas
fermé l'oeil, je vérifie mon téléphone. Miracle : le chef de
la station de métro Porte-Dauphine m'a laissé un message ; un membre du personnel d'entretien a trouvé ma sacoche sous un siège et la lui a apportée ;
ayant trouvé un stock de cartes de visite, il en a déduit que
j'étais le propriétaire (ce qui, en soit, est déjà plus que la totalité du travail d'enquête que j'aie jamais vu accompli par tous les flics que j'ai rencontrés). Si je passe la prendre avant 9 heures,
il pourra me la donner en mains propres plutôt que de l'envoyer au
dépôt, où je ne pourrai pas la récupérer avant quinze jours. Vu
qu'il y a les clés de chez moi dedans, je lui dis que, oui, je vais passer
avant 9 heures. Ce que je fais, soulagé. Les seuls articles qui
manquent sont une vingtaine d'euros, un stylo-plume, une clé USB et
une paire de gants.
Du coup, la déclaration de vol ne m'a servi à rien ; mais au moins, j'ai eu droit à un sourire de commisération.
Ah, et au fait : la station Porte-Dauphine est dans le 16e arrondissement. Concluez-en ce que vous voulez.
Du coup, la déclaration de vol ne m'a servi à rien ; mais au moins, j'ai eu droit à un sourire de commisération.
Ah, et au fait : la station Porte-Dauphine est dans le 16e arrondissement. Concluez-en ce que vous voulez.
Flic
N °12
Un
après-midi de 2014, en pleine canicule, alors que j'ai un pied dans
le plâtre et que je séjourne dans un studio prêté par des amis,
je vais chercher quelques objets dans ma voiture, garée dans la rue
la plus proche (elle a été amenée par un ami). Aussitôt, un type, venant d'une maison voisine, m'aborde
grossièrement, me disant que je peux pas me garer là. Je vérifie :
l'emplacement est licite, bien marqué au sol, sans condition, non
personnalisé et il n'y a pas de parcmètre. Quel est le problème ?
"J'habite en face", beugle le mec ; c'est ma place !"
Je regarde le portail d'où il est venu, son allée qui peut contenir
deux voitures, son garage qui peut en contenir au moins une. Comme je
ne vois pas ce que je peux faire ou dire, je ne dis rien. Alors, le
type me fonce dessus et tente de me faire tomber. Je réussis à
garder mon équilibre, attrape ma béquille d'une main et la brandit
au-dessus de sa tête, ce qui le calme. "Je vais appeler les
flics !" beugle-t-il. "Te fatigue pas, dis-je. Je vais
le faire pour toi. On va rigoler." Et je compose le 17, tandis
que le type retourne chez lui en m'insultant. Après plusieurs
minutes d'attente, j'ai donc expliqué à la flic que j'ai eu au bout
du fil ce qui venait de se passer. À votre avis, que s'est-il
passé ? Les flics ont-ils débarqué pour saisir ma plainte et
arrêter l'agresseur, ou au moins lui demander des comptes ?
Bien sur que non. La "charmante" préposée n'a eu de cesse
de me dissuader, utilisant une batterie impressionnante d'arguments
tous plus foireux les uns que les autres, devenant de plus en plus
grossière, soupirant toutes les trois secondes et finissant par me raccrocher au nez.
J'ai
laissé ma bagnole où elle était. S'il lui arrivait quoi que ce
soit, je savais parfaitement où trouver le responsable.
Flics
N° 13 et 14
Un
dimanche après-midi, j'ai été arrêté sur la route par deux
cow-boys qui ont prétendu que j'avais grillé un stop, ce qui était
un mensonge flagrant. Malheureusement, je n'avais aucun témoin. Ils
m'ont collé une contre-danse, ce qui leur a pris 35 minutes, pendant
lesquelles ils ont laissé tourner le moteur de leur caisse. Dix mois
plus tard, j'ai découvert qu'un huissier avait pris une somme
conséquente sur mon compte, résultat d'une amende infligée par un
juge dont je n'avais jamais entendu parler, n'ayant jamais reçu la
moindre convocation à quelque sujet que ce soit. Un an plus tard, un
autre huissier a prélevé une autre somme (légèrement inférieure)
pour la même raison.
Merci
de ne pas me dire que j'aurais dû aller porter plainte. À qui ?
L'IGPN ?
Flic
N° 15 et 16
Une
nuit, rentrant à Eguilles après une soirée à Aix (non arrosée,
je précise), alors que je roule sur une départementale prioritaire,
à 80 km/h, je perçois un mouvement suspect sur ma droite. J'ai à
peine le temps de donner un coup de volant à gauche pour éviter une
Renault 21Nevada qui a surgi devant moi, sortant d'un chemin
secondaire, TOUS FEUX ÉTEINTS. Le temps que je me remette du choc
(heureusement, pas physique) et que je revienne dans la voie de
droite, je réalise que le véhicule qui a failli me percuter n'est
autre qu'une voiture de la gendarmerie. Tout en lâchant une bordée
de jurons que je regrette de ne pas avoir enregistrée, je continue
ma route. Dans mon rétro, je vois bientôt que la Nevada a enfin
allumé ses feux et me suit. Bientôt, ils me dépassent, se
rabattent.. et le flic passager me fait signe de m'arrêter !
Bouillonnant de colère, je m'arrête, prêt à re-déverser ma
litanie de jurons bien sentis. Les deux flics descendent ; l'un
d'eux porte une arme automatique en bandoulière et fait le tour de
ma voiture ; l'autre, le conducteur, qui doit avoir vingt ans à
tout casser, se penche à ma portière.. et entreprend de m'expliquer
que j'ai "franchi une bande blanche, ce qui est une infraction
au code de la route."
J'avoue
avoir une amnésie partielle concernant les minutes qui suivent.
Ai-je expliqué, l'écume au bord des lèvres, à ce débile mental
que j'ai franchi une bande blanche dans le seul but d'éviter que
nous soyons tous tués par son imprudence et sa connardise ?
Ai-je proféré à son encontre la plus ahurissante bordée de jurons
que j'aie jamais adressée à quiconque ? Me suis-je contenté
de serrer les dents en jetant à ce triste concentré de pauvre type
un regard de rage pure ? Lui ai-je fait comprendre que s'il
avait la très très mauvaise idée d'insister un tant soit peu, je
n'hésiterais pas à le poursuivre en justice pour conduite
dangereuse, mise en danger de la vie d'autrui et autres délits ?
Honnêtement, je ne m'en souviens pas ; ce moment de ma vie est
enfoui sous un épais voile rouge.
Tout ce que je sais, c'est qu'au bout d'un moment, l'autre flic a regardé son collègue en hochant le menton, qu'ils ont regagné leur voiture et sont partis sans rien ajouter. Il m'a fallu un bon quart d'heure pour retrouver mon calme et rentrer chez moi.
Tout ce que je sais, c'est qu'au bout d'un moment, l'autre flic a regardé son collègue en hochant le menton, qu'ils ont regagné leur voiture et sont partis sans rien ajouter. Il m'a fallu un bon quart d'heure pour retrouver mon calme et rentrer chez moi.
Conclusion
Un
seul exemple positif sur seize ! Inutile mais positif.
Et je suis blanc. Je n'ose même pas imaginer
ce que chacune de ces situations aurait donné si j'avais eu la peau
noire ou basanée, ou si je n'avais pas été français. Je ne me
réjouis pas d'être ainsi privilégié. Ce privilège, je n'en veux
pas. Il pue de la gueule ; il est le résultat d'un système
pourri de l'intérieur, ou plus exactement : de l'Intérieur, un
système dont je profite par défaut et que je souhaite ardemment
voir crever.
A vrai dire, j'en ai marre d'être blanc.
A vrai dire, j'en ai marre d'être blanc.
Didier
Daenninckx, David Dufresne, Maurice Rajfus et quelques autres n'ont jamais cessé de
dénoncer cet état de fait ; rien n'a changé depuis l'Ancien
régime, qui a créé la police. Tant que la police (et toutes les
institutions censées défendre et protéger la population) ne seront
pas majoritairement et réellement de gauche, tant que les rangs de
ces institutions ne seront pas purgés de leurs éléments fascistes,
racistes, sexistes, anti-pauvres.. il n'y aura ni équité ni justice
ni paix dans ce pays. Il n'y aura qu'un système de répression
violent et arbitraire, faisant sa propre loi, pétri de mauvaise foi,
soumis à un capitalisme aveugle, meurtrier et odieux ; bref, un
des derniers bastions du régime féodal qui, telle une hydre
oubliée, a fait repousser ses têtes les plus répugnantes.
Il
est temps de les couper une fois pour toutes.
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