La Couleur d'une Vengeance
Fucking Icons !
(in your dreams)
Je faisais des rêves. Des rêves
invraisemblables. Oh, ils étaient stupides. Pourquoi ? Eh
bien, il y avait Burt Reynolds. C'est bizarre mais c'est ainsi. Il ne
m'a jamais fait grand-chose dans la vie ; en revanche, dans mes rêves... C'était toujours lui.
L'inondation, dans Les
Monologues du Vagin, Eve ENSLER
*
Laura s'éveilla en sursaut deux
secondes avant la sonnerie du réveille-matin.
– Oh, non ! Non ! eut-elle le
temps de gémir avant que le son strident ne retentisse.
Ses plaintes furent ensuite étouffées
par les vociférations synthétiques de la
Comptable-de-nuit.
– Bonjour, Laura. Je vous informe que
vous avez dormi au total une heure et neuf minutes, réparties
en sept périodes d'une durée moyenne de neuf minutes,
cinquante-une secondes et 42 centièmes. Vous avez effectué
onze rêves identifiables, dont quatre relevaient de l'article 7
alinéa b de votre contrat Subtil-Life. Les ayants-droits ont
été crédités des sommes convenues à
l'article 10 à 07:00 GMT ce matin 24 décembre 2020.
Votre bilan économique individuel est désormais
débiteur de 311...
– Merde ! s'écria Laura en
giflant la Comptable-de-nuit, qui resta néanmoins solidement
rivée au sol, dans
sa carcasse blindée.
Laura s'assit dans son lit, enfouit sa
tête entre ses genoux, prit ses tempes dans ses mains et se mit
à gémir, sangloter, claquer des dents... Une forme
bougea, à côté d'elle ; les yeux collés
de sommeil interrompu, Louisa tendit une main incertaine vers sa
mère, la posant mollement sur une épaule. Ce matin,
elle n'aurait pas la force de prendre sa mère dans ses bras. A
douze ans, elle estimait que ce n'était plus son rôle.
– Je n'en peux plus, geignait Laura,
répétant les syllabes sur tous les tons. Je n'en peux
plus.
Louisa hésita à ôter
sa main. La posture la fatiguait.
– Maman ? Dis-moi que tu n'as pas
encore rêvé de George Clovni...
Les gémissements augmentèrent
d'une octave. C'était une réponse suffisante.
– Pourquoi ne romps-tu pas ton
contrat ? osa demander Louisa.
– Il est tellement beau, ma puce !
Tu comprendras plus tard.
– Alors pourquoi ne fais-tu pas un
report d'abonnement sur quelqu'un de moins cher ? Ça
nous coûterait moins de sous et...
– Personne ne me fait le même
effet. Tu ne peux pas comprendre ; tu ne l'as pas connu de son
vivant.
– Parce que toi, oui, peut-être ?
Laura secoua les épaules pour
chasser la main de sa fille et rejeta la couette d'un geste rageur,
lançant ses jambes hors du lit dans le même mouvement ;
il faisait froid dans le studio de 18 m² qu'elles devaient
partager.
– Il faut que j'aille chercher du
boulot, maintenant, dit Laura d'une voix grave.
Louisa ramena la couette et essaya de se
rendormir instantanément. Peine perdue.
– Tu verras quand tu auras treize ans,
dit Laura à sa fille tout en s'habillant sans recherche.
C'était une star, tu comprends ? Une putain d'icône !
Louisa commença à se
mordiller la langue pour ne pas répondre. Mais cette fois,
quelque chose de plus insidieux prit le dessus.
– Quand j'aurai treize ans, je ne
signerai pas de contrat Subtil-Life, dit-elle avec moins d'assurance
qu'elle n'aurait voulu.
– Ha ! Pauvre idiote. Si tu crois
que tu auras le choix. Tu ne tiendras pas six mois à fantasmer
sur tes copains de lycée.
– Je suis sûre qu'il y en aura
des biens !
– Tu parles ! C'est ce qu'on vous
fait croire tout au long de votre scolarité, pour que vous
soyez encore plus frustrées à la puberté. C'est
bien calculé, tu sais. Oh, ils ont des siècles de
pratique. Même les matières enseignées sont
sponsorisées, maintenant ; et la bouffe à la
cantine, et les livres scolaires, et les serviettes hygiéniques
dans les vestiaires ; et... Tu n'as aucune chance. Aucune !
– Ne me balance pas tes idées de
vieille fille à la gueule, hurla Louisa en se redressant. J'en
connais déjà, des mecs biens. Ils seront toujours là,
l'an prochain. Et j'en trouverai un mieux que tous les autres. Un que
tu n'apprécieras pas.
– Décidément, tu es trop
conne. Tu fais semblant d'oublier qu'à partir de treize ans,
eux, on leur offre des contrats Subter-Fugue, avec des floppées
de starlettes mineures en promotion... et à l'essai ! Les
dés sont pipés, je te le répète.
– Je sais ! Je n'oublie pas. Je te
dis qu'il y en a qui résistent ; crois-moi, tu...
La gaffe. Louisa mordit la couette en se
retournant vers le mur. Le silence ne dura qu'un instant.
– Qu'est-ce que tu viens de dire ?
siffla Laura.
Louisa ne répondit pas.
– Il y en a qui résistent ?
C'est bien ça que tu as dit ? Qui ? Combien de temps
parviennent-ils à résister, comme tu dis ?
– Je ne te le dirai pas. Va bosser !
Tes agios défilent tellement vite qu'on n'arrive même
pas à lire les chiffres sur le cadran.
Debout près de la porte, Laura
lança une main en l'air, vers sa fille, comme pour la gifler à
distance.
– Gamine, la discussion n'est pas
close. Je vais chez StiffJobs pour me remettre à flot ;
ça me prendra bien deux ou trois semaines. Après ça,
je t'expliquerai quelques trucs qui t'échappent visiblement.
En attendant, je t'interdis de fréquenter des... Des...
– Des quoi, hein ? Des non camés
de l'écran ? Des survivants ? Des résistants ?
Des héros ? Des esprits libres ?
Après une courte hésitation,
elle ajouta, en prenant une voix spéciale : « Des
damnés rebelles ? »
Laura ne put retenir un cri, qui fut
aussitôt recouvert par l'alarme de la Comptable-de-nuit (le
rugissement du lion de la MGM), dont la voix synthétique
adopta un ton comminatoire (Louise Fletcher dans Vol au-dessus
d'un nid de coucous).
– Vous venez d'imiter la voix de Gary
Cooper sans la permission de ses
ayants-droits. Votre compte a été débité
d'une amende-royalties de 24 unités.
Néanmoins, le
taux de perfection de votre imitation n'ayant pas dépassé
les 90 %, vous ne serez pas contactée par
www.iiimpresariii.org, le
site web qui vous promet la Lu...
Le reste disparut dans le claquement de
la porte d'entrée. Louisa ne remua pas tout de suite. Elle
savait que sa mère oubliait systématiquement quelque
chose quand elle sortait. Cette fois-là, c'était le
manteau ; le seul qu'elles possédaient. Laura avait si
peu de cervelle non parasitée qu'elle pouvait même
oublier qu'on était en hiver.
Juste avant de se rendormir, Louisa
s'aperçut que sa mère ne serait sans doute pas là,
dans une semaine, pour lui souhaiter son anniversaire ; les
boulots proposés par StiffJobs étaient de plus en plus
éloignés. Agacée, elle rêva que, par une
nuit de pleine lune, George Clovni et Nataliett Portmanteau la
ramassaient à la sortie du bal de fin d'année pour la
dépuceler à l'arrière d'une limousine rose
bonbon.
Au moins, celui-ci, de fantasme, c'était
encore sa mère qui le payait.
*
Après le massacre d'une
quarantaine de gros acteurs hollywoodiens lors de la projection de la
première mondiale de Blade Runner II, Back
to the Future Matrix, le 23 novembre 2019 à Los Angeles,
par un individu déséquilibré du nom de Laury
Bedford, une loi votée dans l'urgence avait autorisé
les producteurs des acteurs encore sous contrat à numériser
les visages, les corps et les voix de leurs vedettes pour pouvoir
achever les films en cours de tournage sans prendre de risques. De
fil en aiguille, certaines affaires de cession de droits étaient
devenues si inextricables que la Cour suprême de Califor.net
avait décidé de normaliser la procédure. Les
syndicats avaient mollement rechigné, avant de céder,
grâce à un accord secret bien juteux. De toute façon,
filmer en nature coûtait désormais plus cher que
d'animer des logiciels de Simulacre. Tous les businessmen (&
women) du showbiz avaient rapidement graissé les rouages (et
les pattes) pour que tout s'arrange et se déroule « au
mieux des intérêts de chacun ».
Le 17 janvier 2020, la loi Volk-Steady,
dite de Protection des fantasmes privés, autorisait les
détenteurs d'un Simulacre assisté par ordinateur à
prélever une part de redevance sur tous les rêves où
ils apparaissaient – même s'il ne s'agissait que d'une simple
figuration.
Techniquement, deux choses avaient rendu
cela possible : le développement du nano-processeur
MALCOLM (Mind Abstract Living Control Over Lust & Matter), qui
permettait à une personne équipée neuralement
d'enregistrer ses rêves en les dirigeant à la façon
d'un chorégraphe ou d'un metteur en scène (le résultat
était commercialisé au format 3D5S – trois
dimensions, cinq sens) ; et la campagne humano-publicitaire
RALPH (Respect Artists, Living, Past & Holistic), qui avait
convaincu des millions de gens sans imagination d'adopter
officiellement les rêves d'autrui. En « réalité »,
ils le faisaient déjà depuis longtemps ; la
différence, c'est que non seulement, ils devraient désormais
payer, et ils ne s'en rendraient même pas compte.
(Un journaliste non câblé
prouva quelque temps plus tard que les élaborations de MALCOLM
et de RALPH avaient en fait été orchestrées de
main de maître par le même groupe d'intérêts
privés. Il disparut une nuit dans l'indifférence
générale.)
L'examen qui permettait de déterminer
si l'on avait le droit de devenir un Pourvoyeur de Rêves
rémunérés (ou de rester un OniroContribuable, en
cas d'échec) avait lieu le lendemain du treizième
anniversaire de tous les citoyens de Califor.net. Pour Louisa, cela
tombait en fin de semaine prochaine. Après le départ de
sa mère pour l'agence StiffJobs, elle décida de
profiter pleinement de ses derniers jours de liberté gratuite.
Elle était certaine que les examens étaient truqués.
Tous les Pourvoyeurs de Rêves patentés qu'elle
connaissait au lycée étaient des gosses d'avocats, de
chirurgiens, de banquiers, de producteurs, de télévangélistes,
de mormons, et bien sûr... d'acteurs survivants.
Ils gagnaient simplement leur vie en
rêvant ; les autres, tous les autres, les payaient pour
avoir le droit de rêver d'eux. Comme les projections 3D5S
avaient désormais la même texture que les rêves
authentiques, tout s'influençait mutuellement, fatalement,
inextricablement ; et, sans la loi, il n'y aurait plus eu moyen
de savoir qui bénéficiait de l'antériorité
nécessaire à établir l'identité du
propriétaire. Seule la loi permettait de départager les
profiteurs des exploités.
Comme d'habitude.
Les fantasmes sexuels étant les
plus fréquents, ils étaient aussi les plus chers. Tuer
et torturer un acteur en rêve n'était pas conseillé
pour l'équilibre socio-individuel. Toutefois, cela coûtait
un peu moins cher que la bonne vieille séance de baise par
procuration.
Au moins, les
problèmes d'atteinte à l'image de la personne
étaient-ils
définitivement réglés. Certaines actrices,
symboles sexuels de leur vivant, étaient devenues
les femmes les plus riches du monde ; elles
avaient définitivement
cessé de travailler
et pouvaient se laisser épouser par qui elles le souhaitaient.
La seule différence avec « avant »,
c'est qu'elles n'étaient plus de simples potiches ; de
fait, la plupart étaient
beaucoup plus riches que leur mari.
Quand ce fut le tour de Louisa de choisir
son contrat Subtil-Life, elle hésitait encore...
*
Fin européenne :
Au lycée, Louisa tombe amoureuse
de Miguel, qui a le même âge qu'elle. Quelque temps plus
tard, celui-ci prend des cours au théâtre du lycée.
Bientôt, il devient acteur, jouant dans quelques-uns des
derniers films tournés en nature, surtout à titre
expérimental. Afin de ne pas payer la redevance des fantasmes
où Miguel apparaît, Louisa est contrainte par la loi à
épouser Miguel, ce qu'il accepte avec réticence. Une
nuit, Louisa rêve que Miguel la trompe avec une ancienne
actrice très connue, donc très chère. Quand il
rentre du tournage quelques jours plus tard, elle essaie de le tuer
d'un coup de revolver. Puis elle se réveille, comprenant que
ce n'était qu'un cauchemar. Le lendemain, Miguel la trompe
avec une autre actrice, encore plus mythique, donc encore plus chère.
Puis le cauchemar devient récurent. Enfin, incapable de savoir
si Miguel est mort, s'il est toujours en tournage, ou s'il a jamais
réellement existé, Louisa devient folle en cherchant
son flingue, pendant que sa Comptable-de-nuit la harcèle en
prenant la voix de James Earl Jones.
*
Fin américaine :
Louisa grandit, refuse de signer un
contrat Subtil-Life (après avoir un temps songé à
se faire passer pour un garçon pour signer un Subter-Fugue),
devient une paria, intègre la Résistance et participe à
un kidnapping collectif de célébrités. Les
membres de son commando tournent un court-métrage à
l'ancienne (avec une caméra-vidéo), dans lequel ils
obligent la poignée de stars à annoncer que leurs
ravisseurs réclament la libération de tous les
fantasmes et l'annulation des dettes personnelles de tous ceux qui
ont été victimes du « fascisme subconscient
de la loi ». Détaché comme négociateur,
le secrétaire d'État
Matt Damon déclare que tout sera mis en œuvre
pour satisfaire le public, lequel a « exprimé son
opinion, encore qu'elle ne paraisse pas majoritaire, mais il faut
savoir écouter les minorités triomphantes ».
Les otages sont relâchés dans l'allégresse ;
certains ont même développé un syndrome de
Stockholm envers leurs geôliers (ce qui deviendra le sujet
d'une série 3D5S à succès). Un an plus tard,
rien n'a été fait. Le nombre de prisons pour « Rêveurs
incontinents » a doublé. On estime que 95 % de la
population fournit les revenus des 5 % qui restent.
*
Fin scandinave :
La veille des treize ans de Louisa, Laura
se suicide, incapable de rembourser ses dettes subconscientes et
celles de sa fille qui, par esprit de
revanche, s'est laissé aller au cours des derniers
jours précédant son anniversaire. Louisa refuse alors
de signer un contrat, devient rebelle, intègre un commando
clandestin et, seule, monte un coup audacieux : elle parvient à
kidnapper George Clovni (qui n'était pas mort mais vivait en
reclus, en continuant à percevoir des royalties, sous son vrai
nom de Timotheus von Kragglut). Elle dit qu'elle le libèrera
s'il déclare son « image personnelle et
subliminale » libre de droits, et s'il milite pour faire
annuler les « dettes-fantômes de ceux qui n'ont pas
appris à exploiter eux-mêmes leur inconscient ».
Pendant les interminables négociations, George tombe amoureux
du portrait idéalisé de Laura que sa fille lui brosse,
le laissant croire qu'elle est toujours vivante. Quand il apprend que
Laura est morte, George est terrassé par une crise de
« chagrin authentique » tel qu'il n'en avait
plus connu depuis le réveillon de l'an 2000. Louisa est
arrêtée pour « homicide pavé de bonnes
intentions » et condamnée à huit ans
d'internement physique et de rééducation psychique.
Plus tard, l'ex-femme de George Clovni lui intente un procès
pour « lavage de cerveau industriel ». Louisa
s'évade alors par la pensée, devenant un logiciel
autonome lâché dans le Cloud.
*
Fin japonaise :
Le jour de ses treize ans, Louisa signe
un contrat Subtil-Life à formule basique ; puis elle
travaille dur pour payer ses rêves, enterre sa mère
(morte d'épuisement, à 36 ans) sans ressentir la
moindre émotion, émigre au Japon où elle épouse
un fan de Scarlett Portmanteau qu'elle a rencontré sur un
vieux site Internet en deux dimensions, donne naissance à des
jumeaux qui se noieront six ans plus tard
dans un étang près de Nagasaki, enterre son mari
(qui s'est suicidé le lendemain de la mort de Scarlett
Portmanteau, de même qu'un million d'autres fans dans le
monde), vit longtemps et meurt à l'âge de cent-trois ans
dans un hospice réservé aux gens qui ont encore leur
cerveau d'origine.
*
Fin yougoslave :
Un hacker (qui signe IconFucker)
met au point un virus informatique qui rétro-verse les effets
de la 3D5S ; lorsqu'ils sont infectés, les Pourvoyeurs de
Rêves reçoivent simultanément toutes les
sensations éprouvées par les gens qui sont en train de
rêver d'eux à travers le monde. En quelques jours,
plusieurs centaines de DreamDealers deviennent fous de terreur ou
succombent à des crises de plaisir paroxystique. Un trafic de
visages de célébrités mortes dans l'extase
absolue se met rapidement en place, provoquant l'intervention de la
Brigade des Stupéfiants numériques. On s'aperçoit
bientôt que les membres de ladite Brigade ne sont pas reconnus
par les forces de police régulières. Et le
chaos reprend ses droits...
*
Fin italienne :
A treize ans, Louisa cesse de parler à
sa mère et signe un contrat Subtil-Life très au-dessus
des ses moyens. Par hasard, elle rencontre un acteur débutant,
médiocre mais déjà vedette d'une série de
rêves à succès, dont elle tombe amoureuse et
qu'elle finit par épouser. Mais le succès de la série
reste sans lendemain, et le jeune homme ne trouve bientôt plus
de travail sérieux. Pour s'en sortir, il trempe dans des
combines de plus en plus sordides ; un soir, il se fait
poignarder lors d'un cambriolage foireux. Louisa tente alors de faire
valoir ses droits, afin d'hériter des redevances de son mari,
qui a encore des fans un peu partout dans le monde. Après
plusieurs années de lutte, elle obtient gain de cause, mais
les résultats ne sont pas à la hauteur de ses
espérances. Elle s'acoquine alors avec un producteur véreux,
qui ressuscite artificiellement le mythe de son mari afin de générer
des revenus plus conséquents (et de les partager
« équitablement »). Bien sûr,
Louisa doit aussi passer à la casserole, mais elle le fait
sans rechigner. Après tout, son mac-prod' est plus jeune
qu'elle, et elle n'a pas besoin de le payer quand elle rêve de
lui.
FIN™
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