mercredi 12 juillet 2017

Festival Les Carnets, 2e édition

Les craintes d'orage ayant été dissipées par le vent, la première journée du festival a pu se dérouler dans une fraîcheur relative mais bienvenue après la canicule. Dès 10h du matin, samedi, visiteurs et curieux pouvaient admirer des milliers de carnets aux étals de la soixantaine d'exposants. Cousus mains, décorés, à élastique, lignés, immenses ou minuscules, à carreaux, à croquis, personnalisés, à couverture de bois ou de cuir, en matières végétales, tous les types imaginables étaient représentés.

Croqués par Catherine Moullé



Pauline Sauveur et Laurent Herrou ont lu des extraits croisés de leurs journaux respectifs de l'année 2016. Dans la rue Albert Camus, on pouvait admirer des photos et lire sur de grandes feuilles un extrait dudit journal de Pauline Sauveur. Pendant ce temps, Jacques Mény tenait conférence à propos des carnets de Jean Giono, dont il s'est fait le spécialiste.

 
A midi, Catherine Mézan, ordonnatrice de l'événement, a inauguré cette deuxième édition, rappelant son thème : l'intime. Le maire Jean-Pierre Serrus a confirmé que l'événement, bien que tout jeune, fait déjà partie intégrante du paysage culturel rocassier. M. Bussière a affirmé le soutien du Conseil régional.

Laurent Bret, caché derrière Jules.
La place de l'Entraide accueillait des ateliers permanents de gravure et peinture ; l'atelier Empreinte04 n'a pas désempli. Tout au long de la journée, conférences et lectures se sont succédées, causant parfois de cruels dilemmes chez les spectateurs ; il fallait par exemple choisir entre Luc Long, racontant ses carnets de fouilles archéologiques, et Nadine Ribault lisant des extraits de ses carnets. René Frégni, Gilles Ascaride et Michéa Jacobi a attiré une petite foule, qui a écouté assidument les conseils de ces trois sages sur "l'usage des carnets, cahiers et autres bouts de papier".

La journée du samedi s'est terminée par un concert du groupe Dahu qui accompagnait des textes de Fernand Fernandez.




Lele Sa'n, à gauche.

Pendant ce temps et presque ailleurs, des ateliers se déroulaient un peu partout. Le stand de Lele Sa'n arborait non seulement ses travaux personnels mais surtout les cordels effectués sous son égide par plusieurs élèves rocassiers.



Dans la salle de mariage, les carnets intimes fabriqués et tenus par les élèves du collège du Puy étaient exposés.






Un carnet qui va bien mal finir.
Dimanche matin s'est ouvert par l'un des moments les plus émouvants du week-end : l'auteur Mathieu Simonet est venu parler de son rapport aux journaux intimes ; depuis longtemps, en effet, il "assassine" ses carnets plutôt que de les conserver. Certains ont été abandonnés ou coulés dans la Seine, d'autres ont été brûlés, fumés, mangés, cousus dans des manteaux, expédiés au Liban ou en Nouvelle-Zélande, voire échangés avec des inconnus. L'un d'eux est même enfoui au fond d'un gouffre gardois, sous trente kilos de pierres. Le tout est détaillé dans son livre Les cahiers blancs (Seuil). Mathieu Simonet, qui est avocat pénal, fréquente les prisons et les hôpitaux où il anime des ateliers d'écriture. "Et la vie me prouve souvent que l'écriture a des vertus thérapeutiques," dit-il.

L'université d'Aix-Marseille a tenu son premier colloque sur la théorie et la pratique des carnets numérique et papier. Jean-Marc Quaranta, Pascal Jourdana, Stéphanie Dupays et Nicolas Mathieu ont présenté leurs analyses du questionnaire envoyé précédemment aux auteurs présents au festival. Ensuite, les spectateurs ont été invités à participer à un atelier en trois temps : balade en ville, utilisation d'un objet numérique, rédaction de deux textes. Lors du débriefing, force a été de constater que les outils numériques sont plutôt rétifs à un usage impromptu (panne de batterie, correction automatique perturbante, etc.).

UNE PETITE PIQUOÛZE de RAPPEL : D'après une rumeur, l'un/e des participant/es aurait émis l'opinion que "la littérature fantastique n'était pas de la littérature"... ce qui prouve que certains intellectuels français ont encore un bon bout de chemin à parcourir pour atteindre la maturité.

Le traducteur vengé. (photo Cath. Mézan)
 Au beau milieu de l'après-midi, le mystérieux auteur Pierre Glendinning a discrètement révélé être l'auteur et traducteur Brice Mathieussent ; il a lu des extraits de ses oeuvres. 

Le même, sous un autre angle. (photo Cath. Mézan)


Après les lettres au bout du monde de Ludovic Iacovo, écrivain qui illustre ses propres textes et a fondé les éditions Pythéas, Marcus Malte a donné un concert littéraire, Les Harmoniques, accompagné du musicien Emile Mélenchon.

Là encore, des ateliers de toute sorte se sont déroulés, çà et là dans la ville, disséminés tels autant de moineaux-pélerins, si tant qu'un tel oiseau existe.

Ema Del officiant.












 
La journée s'est terminée par la remise des prix. Deux concours avaient été organisés, dont un de dessin le jour-même, qui a attiré une vingtaine de croqueurs. Le troisième prix a été attribué à Maurice Welloff ; deux seconds prix ex-aequo à Eric Bernaud et Lydia Böhmert ; et deux premiers prix ex-aequo à Liliane Zwarycz (photo) et Mathilde Guyot.








Le palmarès des nouvelles du concours "Derrière les persiennes" a été rappelé, en présence des lauréats présents. Philippe Hauer, fondateur des éditions Vanloo qui ont publié le recueil des nouvelles lauréates, a lu celle qui a reçu le prix Carnet d'Or : Les pieds dans la poussière, de Blandine Bouché.


Le public, comblé, en redemande déjà. "Pourquoi pas tous les six mois ?" s'interroge Marie, qui est de Lauris. "C'est trop long, un an." Quoi qu'il en soit, la troisième édition est déjà sur les rails.



ENCORE PLUSTRE :
Malika Moine

Merci à tous les auteurs présents et aux bénévoles qui ont rendu leur séjour possible : Inès, Aline, Gisèle, Patrick, Marie, Eric, Blanche, Reine, César, Grégoire, Régine, Isabelle, Pierre-Philippe, Pascale et Nathalie, Magali, Carole, Claudie, la famille Labat, les hébergeurs d'invité/es, et tous ceux que j'oublie parce que je suis une authentique tête de litote.
Marilène (et Elsa) Vigroux
Suzanne, d'Ô, les papilles !



Anna Elle Prado et Laurent Herrou


























Toutes les photos sont d'Ichtus (sauf mention contraire).

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