Photo Corinne Lacueille... au menton ! |
Voici un "méchantillon" de ces petites
phrases qui tuent l'amour en moins de temps qu'il n'en faut pour les
dire (avant ou après passage à l'acte, peu importe). Il va de soi qu'elles sont toutes garanties authentiques par les personnes qui me les ont racontées ; les miennes, en tout cas, le sont à 100 % (surtout les deux ou trois dont je suis l'auteur, hélas).
A vrai dire, vous vous reconnaîtrez peut-être, ici ou là...
— Je préfère
qu'on reste amis.
— Tu es
formidable ; non, vraiment ! Mais là, c'est pas le moment.
— Je crois que
je ne serai plus jamais capable de tomber amoureuse.
— C'est gentil
comme tout, mais tu comprends, j'ai quelqu'un d'autre en vue, qui me
plaît plus que toi.
— Tu as un
joli visage, c'est vrai. Si seulement tu faisais quarante kilos de
moins.
— Ce n'est pas
de ta faute, ni de la mienne. C'est comme ça, c'est tout. Il fallait
que ça arrive. C'est la faute à pas de chance. D'ailleurs, j'espère
que tu ne m'en voudras pas.
— C'est sympa
de me dire ça, mais c'est trop tard. Enfin, je veux dire,
maintenant, je suis avec une fille. Si, c'est sérieux !
— Si on se
reverra ? Euh... Non, ça va pas être possible, là. Tu
comprends, j'ai couché avec toi ; bon, c'était bien, hein ?
Mais en fait, je suis avec quelqu'un.
— J'ai
vraiment trop peur de te faire du mal, tu sais. Je suis tellement
salope, des fois.
— Y a rien à
faire, c'est comme ça : je ne pourrai pas respecter une nana
qui a besoin d'être bourrée pour se faire sauter. Enfin, tu me
comprends, hein ?
— T'es jamais
tout le temps là, alors j'ai pris quelqu'un d'autre. Tu comprends,
je préfère être mal accompagnée que seule.
— Tu es l'ex
d'un pote, alors je ne peux pas. Il y a des principes à respecter.
— Non
vraiment, t'es un mec super. T'es même tellement super que je suis
certaine que tu finiras par trouver quelqu'un d'au moins aussi super
que toi. Mais ça ne peut pas être moi, parce que moi, je ne serai
jamais quelqu'un de bien.
— Tu te
souviens quand je t'ai dit que je t'aimerais toujours ?
Figure-toi que tout le monde peut se tromper. Et aussi : il n'y
a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Enfin bref, j'y
vais, là.
— J'ai bien
réfléchi. T'es épatant au pieu, je veux que tu le saches, hein ?
Mais enfin, moi, mon idéal, c'est de devenir une bourgeoise avec une
maison, trois gosses, un chien et un mari qui rapportent. Alors, il
vaut mieux qu'on arrête parce que tu sais bien que tu ne seras
jamais comme ça.
— Je voulais
te le dire hier mais je n'y suis pas arrivé parce que c'était le 14
février. Alors voilà, je te le dis aujourd'hui pour que ça fasse
moins mal : je ne t'aime plus.
— Mais
écoute-moi : puisque je te dis que tu es paranoïaque !
C'est clair, quand même. Ne t'inquiète pas, je peux te conseiller
quelqu'un qui va t'aider. J'en ai parlé à un ami qui... Non, en
fait, c'est lui qui m'a appris que tu étais paranoïaque, et c'est
pour ça que... Bien sûr que tu le connais. Mais non, je ne peux pas
te dire qui c'est ! Tu vois bien que tu es bizarre. Tu ne veux
même pas qu'on t'aide. C'est un monde, ça !
— C'est trop
compliqué. Tu es l'ex de l'ex d'une ex, alors je m'y perds. Tu
imagines si l'un de nous revient avec son ex, qu'est-ce qu'ils vont
devenir, les autres ! Non, on laisse tomber. Ça vaut mieux.
— J'adorerais
continuer d'être avec toi, parce que c'est super flatteur et tout,
mais... comment te dire ? Ça ne me suffit pas, tout ça.
Comment, ce que je veux dire par "tout ça" ? Bin,
tout, quoi ! Putain, c'est quand même pas difficile à
comprendre ! Tu vois bien que t'es chiant !
— C'est vrai
que j'avais un a priori sur toi, au début, et j'ai eu du mal à le
surmonter, mais c'est vrai que j'y suis arrivé, et ça s'est très
bien passé, ensuite, c'est vrai, mais... tu comprends : et si
ma première impression était la bonne, en fait ? Alors, je
préfère tout arrêter avant que ça finisse dans le mur.
— Je t'adore,
je te jure. Avec toi, ça l'aurait fait depuis longtemps, mais... je
sais pas. Peut-être que tu n'es pas assez beau. Oui, ça doit être
ça. Si seulement tu ressemblais un peu plus à Bertrand Cantat.
— Je t'appelle pour te dire que je crois que je
t'aime... Euh... Attends, non, merde ! En le disant, je
m'aperçois que c'est pas vrai. Bon, bin, j'espère que tu effaceras
ce message avant de l'écouter. Enfin, je... Oh, et puis merde !
— Je suis
mignonne comme un cœur, j'écris vachement bien, je joue du violon
et du piano comme une déesse, on s'entend super bien au lit, mais
bon, franchement : qu'est-ce qu'un type comme toi peut attendre
d'une fille comme moi ?
— De toute
façon, t'as pas de seins, alors t'es pas une vraie femme.
— Mais je te
dis que je n'ai pas pu te tromper, puisque je n'ai jamais trompé
quelqu'un que je n'aimais pas.
— Ouais, je
sais, ça fait six ans que je ne suis plus avec elle mais on baise
encore de temps en temps. Ah non, pas par hygiène ; parce qu'on
s'aime toujours, en fait. Ah bon, son mec est un copain à toi ?
Bof, du moment que c'est pas le mien.
— J'ai préféré
retourner avec mon ex. Tu comprends, lui, il me connaît vraiment.
C'est même le seul qui me comprenne ; d'ailleurs, ses parents
sont tous les deux psychanalystes, alors tu vois... Même quand je
l'ai trompé avec toi (oui, je sais, j'aurais dû te le dire, mais ça
ne te regardait pas, c'est mon histoire), il m'a complètement
comprise.
— Écoute, je t'appelle pour te dire que la petite
séance de baise ce matin, c'était... comment dire ? Ça
manquait un peu d'amour, t'es pas d'accord ? Tu crois pas qu'il
vaut mieux qu'on laisse tomber ? Pour de bon, je veux dire. Moi,
je crois que ça vaut mieux. Mais non, je ne suis pas chez une autre
fille ; qu'est-ce que tu vas t'imaginer ? (...) Bon si,
d'accord, mais j'ai pas encore couché avec.
— Je vais
retourner avec mon ex. Je sais bien qu'il ne m'a jamais fait jouir,
mais tu comprends, il est tellement beau.
Ad nauseam...
Merci à ceux et celles qui m'ont transmis ces perles de courage et de sagesse humains ;
si vous en avez d'autres, n'hésitez pas à m'en faire part, je les intégrerai à ce document sociologique de comptoir, qui deviendra un jour une pièce de théâtre... ou pas.
J'en ai récolté quelques unes ces jours derniers... alors comme ça, de tête (à queue ?) :
RépondreSupprimer"Ben toi aussi tu me trompais, tous les soirs en plus, avec ton amant-livre". Ou encore :
"Je croyais que la psychanalyse, ça permettait de dépasser les conneries affectivo-sentimentales !". Et, toujours plus fort :
"Je t'ai pas vraiment menti puisque c'était pas vraiment caché".
Ce qui a de bien avec la lâcheté, c'est qu'elle induit parfois quelques élans créatifs...
Kaïa