vendredi 22 août 2014

SURSIS (nouvelle pour le Ray's Day)

(Photo : UKTV)

@ Laetita, vite ! Quelle histoire n'a pas encore été écrite ?
Voilà bien le genre de message qu'on n'a aucune envie de recevoir à 4 h 21, un dimanche soir, c'est-à-dire lundi matin. Surtout quand ledit message émane d'un écrivain dépressif dont le succès (relatif) appartient au passé. Que voulez-vous répondre à ça, franchement ? Dont acte :
@@ Que veux-tu que je réponde à ça, Max ? Soit elle a déjà été écrite, et tu plagies ; soit non, et ta réponse consiste à l'écrire.

dimanche 17 août 2014

22 août: Ray's Day + Le Serpentaire


Le 22 août 2014 sera dédié à la lecture.
Lisez tout ce qu'il vous plaira, où il vous plaira, et plus encore...
Et si vous ne savez pas quoi lire, pourquoi ne pas le demander aux gens qui lisent ? Dérangez-les doucement, et je parie qu'ils/elles seront ravi/es de vous conseiller, voire de partager leur livre avec vous.
Pour tout renseignement concernant les initiatives en place ce jour-là, suivez ce lien : raysday.net.
Sur ce blog, à partir de zéro heure (heure du Pacifique central), je publierai une nouvelle inédite intitulée EN SURSIS.


Mais ce n'est pas tout, car ce même jour verra la naissance du magazine numérique LE SERPENTAIRE, des éditions LE PEUPLE DE MÜ. Vous pourrez le lire ici. Vous y trouverez de nombreux textes originaux, une plate-forme interactive avec les auteurs de la maison, des ateliers d'écriture, et bien plus encore...

vendredi 1 août 2014

REAMDE, de Neal Stephenson: la séquelle!

Commençons par préciser (à l'attention des crad'ucteurs et autres franglophiles) qu'en français, "séquelle" ne veut pas dire "suite" mais "conséquence fâcheuse d'une blessure ou d'un traumatisme (exemple: « Hou, la vilaine cicatrice ! »)".

Ainsi donc, le roman (pour le moins fâcheux) de Neal Stephenson a z'été traduit en français et publié (par Sonatine), pour le bonheur et la joie des (nombreux) fans de l'écrivain américain.
Que REAMDE ait été traduit par "Les deux mondes" est déjà curieux en soi mais pas rédhibitoire. A défaut, il eût fallu laisser "Reamde" tel quel (bizarroïde!) ou traduire par "Limez-zoi" (euh...), toutes solutions pas très alléchantes. On ne saurait donc taxer l'éditeur Sonatine d'avoir choisi une autre route (ni d'être composé de transfuges du Cherche-Midi et d'un collaborateur de Claro à Lot49... Qui a soupiré "Eh allez, toujours les mêmes.." ? On se tait, dans le fond !)
Qu'ils aient décidé de couper l'ouvrage en deux, c'est aussi compréhénsible, devant l'ampleur du chantier. Et puis, quoi ! c'est la mode française de découper les gros pavés en bouquins plus faciles à avaler (et dont la vente cumulée rapporte un peu plus). Après tout n'importe quel traducteur sait que le français est 15% moins synthétique que l'anglais (les éditeurs aussi sont censés le savoir, sauf ceux qui pratiquent le coefficient de foisonnement à 5%, bien sûr, voire à 0%. Ça fait toujours ça d'économisé, pas vrai ?)

mercredi 11 juin 2014

Gardiennage été 2014: partez tranquille grâce à Watchman Alfred

Salut à tous et toutes,
vous n'en aviez surtout pas rêvé mais je l'ai réalisé pour vous : j'habite désormais au-dessus d'une merveilleuse "épicerie fine 7/7 et nocturne" (construite la semaine dernière en deux nuits, de 2 heures à 5 heures). On y trouve tout ce dont on peut avoir besoin : des boissons énergétiques hyper-sucrées, de l'alcool à gogo(s), des cigarettes (fumables de suite), des barres de chocolat industriel, des chips (la nourriture des sportifs) et des gadgets orientaux en simili-plastique fabriqués à Tai'wan-sur-Yvette, le tout à des prix défigurant toute concurrence. La clientèle se compose en gros : de quasi-personne jusqu'à minuit, de vagues amateurs de spectacles entre minuit et 1 heure, de plus ou moins joyeux emmerdeurs entre 1 h et 2 h, d'ivrognes beuglards entre 2 h et 3 h, de frustrés beuglards entre 3 et 4, de frustrés beuglards fâchés et ivrognes entre 4 et 6 et de pseudo-silence exténué entre 6 et 7 ; le tout ponctué de séances de réassort de bouteilles toutes les demi-heures (la réserve de merdouilles se trouvant à deux mètres de mon entrée)...

mercredi 4 juin 2014

SOCRATE et l'esclave heureux

On a trouvé récemment la trace d'un dialogue socratique de Platon dont on avait jusqu'à présent ignoré l'existence; il s'agit seulement d'un compte rendu, non du dialogue lui-même, hélas; mais les érudits se feront une joie de le recomposer à leur guise. Nul doute que les plus éminents d'entre eux le considèreront comme apocryphe.



SOCRATE ET LE MYTHE DE L'ESCLAVE HEUREUX

Un riche marchand athénien invita un jour Socrate à venir dîner chez lui. Il tenait à lui présenter son intendant, un esclave qui se prétendait le plus heureux des hommes vivants sur la Terre. Le marchand mit Socrate au défi de prouver que cet esclave (qui s'appelait Euphornithos) n'était pas sincèrement heureux. Socrate n'accepta l'invitation qu'à une condition : il fallait que l'esclave en question ne fût point né esclave.
"Car si tel est le cas, dit-il, ma tâche serait aussi impossible que de faire comprendre les couleurs à un aveugle de naissance."

mardi 27 mai 2014

Étrange nouvelle, pas vraiment rassurante

Vous vous souvenez du portrait de l'éditeur du futur, que j'ai fait ici en février dernier ? Le "fameux" Dr T...
Eh bien, je viens d'apprendre que le Dr T. a... disparu. Oui, oui, il s'est tiré avec la caisse. Non seulement il ne répond plus et n'apparaît plus sur les écrans radar mais il s'avère qu'il n'a jamais eu de partenaires financiers ou autres, qu'il ne s'est jamais présenté aux rendez-vous qu'il avait avec des édiles, qu'il n'a donc jamais tenu ses promesses ni fait ce qu'il disait... Il aurait même abandonné le foyer conjugal (mais ça, c'est sous réserve).
Quant à son festival parallèle, j'ignore totalement ce qu'il en reste.
In-cro-ya-ble, cousin !

C'est bien la première fois que je n'éprouve aucun plaisir à avoir eu le nez creux.

Faudrait que j'en profite ; je pourrais fabriquer des badges "Salopard", "Menteuse", "Hypocrite" et "Escroc" avec de la super-colle au dos ; les gens se les arracheraient.

Enfin, façon de parler.

lundi 31 mars 2014

UN "DÉFI ÉDITORIAL" ! Vraiment ?


OVNI littéraire à tartiner
Quelques petites remarques en passant, à propos du livre-objet S (ou Le bateau de Thésée) de JJ Abrams et Doug Dorst :
je connais au moins douze écrivains francophones qui sauraient en faire autant, sinon mieux. Je veux dire, en fait : qui aimeraient pouvoir en faire autant. A vrai dire, j'ai déjà eu entre les mains des manuscrits-projets tout aussi délirants et prometteurs. Mais la vraie question, c'est : combien d'éditeurs français auraient les couilles de les publier, ces ovni ?
Tandis que là, mazette ! Tu imagines, Coco ? Les scénaristes de la série Lost ! Le futur réalisateur de Star Wars 2107 ! Le scénariste d'Armageddon, de Star Trek 8754 et de Mission: Impossible III ! Le propre fils du producteur de télévision Gerald W. Abrams et de la productrice exécutive Carol Ann Abrams ! Le frère de Tracy Rosen, la scénariste de télévision ! Un type qui s'est fait quasiment tout seul ! Tu vois, Coco, quand je te disais que le talent était héréditaire.
Tiens, regarde : chez nous, c'est pareil : la fille de Patrick Dewaere et de Miou-Miou, eh bin, elle écrit des séries télé, elle aussi. Et elle gagne bien sa vie. Et si t'es pas content, je t'oblige à regarder tous les épisodes de Julie Lescaut, Sœur-Thérèse.com, Les bleus : premiers pas dans la police, Boulevard du Palais et Diane, femme flic qu'elle a écrits ; et même les autres. Parce que c'est ça, qu'il demande, le public. Elle, au moins, la fille à Dewaere, elle travaille pour la paix et l'ordre du public. Tandis que toi, t'emmerdes tout le monde avec tes idées imbitables qui rapportent rien !

mercredi 26 mars 2014

LES AVENTURES DIALOGRAPHIQUES de Sherlock HOLMES et du Dr WATSON

Couverture (alternate take) de Julie Mornelli


Pour ceux et celles qui souhaitent retrouver Sherlock Holmes et le Dr Watson dans des aventures totalement inédites..


Cette compilation comprend les 21 #sherwats écrites par votre serviteur et Michael Roch, telles qu'elles ont été diffusées en 2013 sur Twitter™, agrémentées de 5 nouvelles aventures.
Le recueil numérique au format ePub est en vente ici.

samedi 22 février 2014

L'AVENIR DE L'EDITION française, ou Il sera une mauvaise foi

 
Librairie du futur : kleenex, sopalin, Dan Brown, papier hygiénique...
Si vous vous demandez à quoi ressemblera demain l'édition française, je peux vous en faire un portrait hurlant.. de terreur et d'abjection. C'est tout frais, puisque ça s'est produit le 10 février 2014. Une heure après cette rencontre anhistorique, j'avais encore des nausées et, depuis, je traîne un vague relent qui ne se dissipe pas tout à fait. Je vais donc essayer de ne pas avoir le mal de mer, en vous racontant "ça" par le menu.

samedi 25 janvier 2014

MARSEILLE, capitale de l'acculture 2013

Photo vachement DR

En 1985, je m'installe à Aix-en-Provence pour passer le bac. Un an plus tard, j'achète ma première voiture (une 4L d'occasion) et le soir même, je descends à Marseille pour participer à ma première émission de radio, à Radio-Grenouille. Coup de bol ou clin d'œil du destin, je trouve le studio tout de suite (normal, il y a écrit TOURSKY en énormes néons au-dessus). Je me gare, je vais faire l'émission; je reviens une heure plus tard: portière pliée. Comme il n'y avait rien dedans, rien n'a été volé. Pas un seul des Marseillais à qui j'ai raconté cette histoire n'a manqué de dire: "Normal, vé! C'était ton baptême."
Au cours des quinze années suivantes, une fois sur deux quand je vais à Marseille, quelque chose de négatif arrive: panne de voiture sous un tunnel, ratage de spectacle pour cause d'embouteillage, vol de matériel, injures gratuites, taré qui montre un couteau au feu rouge, autre taré qui montre un fusil à pompe, bande de morveux qui piquent le portefeuille, le vident et te le rendent en disant "vous avez perdu ça!"... J'en passe et des poussières, pas la peine d'épiloguer. Pas un seul des Marseillais à qui je raconte l'une ou l'autre de ces histoires ne manque de me dire "M'enfin, ça arrive ailleurs aussi, tout ça!" Peut-être, mais pas à moi. Ça ne m'arrive qu'à Marseille. Partout ailleurs, on me fout la paix. (Bon, j'avoue: presque partout).

vendredi 17 janvier 2014

LA COULEUR D'UNE VENGEANCE (conte cinéphile)

La Couleur d'une Vengeance
Fucking Icons !
(in your dreams)



Je faisais des rêves. Des rêves invraisemblables. Oh, ils étaient stupides. Pourquoi ? Eh bien, il y avait Burt Reynolds. C'est bizarre mais c'est ainsi. Il ne m'a jamais fait grand-chose dans la vie ; en revanche, dans mes rêves... C'était toujours lui.
L'inondation, dans Les Monologues du Vagin, Eve ENSLER


*

Laura s'éveilla en sursaut deux secondes avant la sonnerie du réveille-matin.
Oh, non ! Non ! eut-elle le temps de gémir avant que le son strident ne retentisse.
Ses plaintes furent ensuite étouffées par les vociférations synthétiques de la Comptable-de-nuit.

mardi 17 décembre 2013

DE PI EN PI (léger hommage au psy*** Lucien Israël)

Acteur imitant un méchant qui fait semblant d'être gentil.


On a tous connu un personnage ambitieux au cours de notre vie. On l'a même peut-être été. Mais on ne l'est plus, sinon on ne serait pas ici, en train de lire une chronique de blog (ou de l'écouter dans un bar d'amateurs de rugby). Quand on a eu beaucoup d'ambition et qu'on l'a satisfaite, on ne traîne pas dans les activités gratuites, c'est-à-dire qui ne rapportent rien. On fait des trucs de riches ; on n'a pas le choix, puisqu'on n'a plus d'amis.
Par exemple, si vous ne savez pas quoi faire le week-end du 22-25 janvier 2014, allez donc à Davos pour le sommet annuel du Forum économique mondial. C'est une association à but non lucratif, dont l'adhésion ne coûte que 42.500 francs suisses (34.000 €) ; pour l'édition de cette année, le PAF est de 18.000 FS (14.500 €). Ses membres sont tous persuadés "d'œuvrer pour le bien de l'humanité". Si vous avez pensé que je faisais de l'ironie, c'est que vous n'êtes pas "assez" ambitieux.

samedi 7 décembre 2013

LA VOIX SUAVE: Elisabeth Wiener

Contre toute attente, l'un des messages les plus visités de mon blog est l'hommage à l'acteur Georges Aminel (alias Jacques Maline). Cet article a suscité quelques réactions inhabituelles, ainsi que (je l'espère) des rencontres imprévues. Je songeai donc depuis quelque temps à renouveler l'expérience.
C'est fait : voici le visage de quelqu'un que vous connaissez surtout par sa voix.
Photo extraite du tournage de La Prisonnière (Henri-Georges Clouzot, 1968)

mardi 26 novembre 2013

Du Cauchemar au Récit : atelier d'écriture créative





A l'occasion de la sortie des deux tomes du Sang de Robespierre, s'est déroulée le 24 novembre 2013 une séance d'écriture créative sur le double thème du Cauchemar et du Monstre. Les éditions numériques Le Peuple de Mü (représentées par Davy Athuil) et moi-même étions accueillis par le magasin Ukronium1828 à Lyon, en la personne d'Eddy, l'un des huit responsables de ce lieu magique. Qu'il soit ici remercié d'importance (ainsi que sa famille, qui a accepté ce sacrifice).

dimanche 13 octobre 2013

Prescription for reading Marisha Pessl's NIGHT FILM





I've just finished reading Marisha Pessl's second novel, NIGHT FILM. Or rather, it has finished me. The day after that simply did not register in my perceptive mind; it was null and void, it vanished into thin and dark air; it's gone away and will have no date. Do you remember that feeling of mental and physical numbness after you saw The Shining for the first time?
Well: "the same".
As a consequence, and in order to avoid too many casualties among my friends and fellow readers, I have designed a few instructions to follow - that is, if you wish to read this book and remain more or less alive:

A la limite de Philip Roth...

"Je ne pleure pas. Je prie à voix haute !"

Il ne fait aucun doute que Philip Roth est l'un des plus grands écrivains contemporains (quantitativement et qualitativement). Nul autre n'arrive à sa cheville en matière d'élaboration d'un récit (à part peut-être David Mitchell), d'universalité des sujets traités (à part peut-être Salman Rushdie), d'éruditon qu'il maîtrise (à part peut-être Vladimir Nabokov) et distille au fil des pages (mettant les lecteurs dans la meilleure des positions imaginables pour apprendre quelque chose : celle de l'expert passionné qui transmet son savoir en espérant qu'il transmet aussi sa passion par là-même)... Et surtout, personne (à part peut-être Jack Vance) ne se fait aussi peu d'illusions sur la Nature humaine, nous la présentant sous son jour le moins flatteur mais le plus incisif, avec une si maigre lueur d'espoir à l'horizon qu'on n'envisage d'y survivre que par une sorte de curiosité malsaine, pour voir jusqu'à quel tréfonds boueux elle est encore capable de chuter.

vendredi 27 septembre 2013

Il était une mauvaise foi, suite sans fin


Quelques petites nouvelles du front (bas) de l'édition française médiocre (pardon, je voulais dire moyenne, les lecteurs auront rectifié d'eux-mêmes) :

vendredi 16 août 2013

Le Worst of de la Musique de partout

C'est l'été; on s'ennuie en vacances. Pour s'occuper, voici une liste (ouverte) des pires morceaux de musique qu'on ne cesse d'entendre et qui (me) donnent envie de : crisser des dents / gifler la première personne à portée de main / tuer / hurler / cracher du feu / vomir légèrement / déchirer ma carte d'identité... selon le cas, et parfois tout cela à la fois.

jeudi 8 août 2013

Pétition pour le Boycott des Fils et des Filles à Papa/Maman


(Photo: par le fils de Machin)
Je sors du film Dans la tête de Charles Swan III, "réalisé" par un certain Roman Coppola. Ne me demandez pas pourquoi je suis allé le voir; à peine assis, j'avais déjà oublié. Sans doute la perspective de passer un moment climatisé...
Quelle merde! Dialogues ineptes, mise en scène glaireuse, acteurs misérables (même Bill Murray, bon sang!), propos consternant, message moral nullissime (Noël, c'est fait pour se réconcilier, youpi!), clichés à gogos, musique lamentable et systématiquement inappropriée... Le tout sur fond de moyens financiers évidemment disproportionnés, image "californienne" m'as-tu-bien-vu quand je pète en compagnie des stars et clinquant à la noix...