« C’est l’éditeur qui fait la littérature » dixit
Filipetti, ministre de Cultura.
Varions sur le thème :
C’est le galeriste qui fait la peinture ; le producteur
qui fait le cinéma ; le plombier qui fait l’hygiène ; le cuisinier
qui fait l’appétit ; le sexologue qui fait l'amour ; le papetier qui fait l'éducation ; le cafetier
qui fait l’ivresse ; le couturier qui fait la beauté ; le cochon qui fait la charcuterie ; l’oie qui fait
la poésie ; le politicien qui fait la démocratie…
Oups ! Un lapsus...
Oups ! Un lapsus...
Pensez-vous réellement ce que vous dites ? Ou bien cette phrase pour
le moins malencontreuse est-elle le résultat d’une erreur d’écriture ?
Croyez-vous que les auteurs de France vont désormais avoir confiance en
vous ? Préférez-vous vous fier, sur cette question, à vos « amis »
éditeurs et journalistes, ou à vos « collègues » politiciens ?
Ah, madame, ce qu’ils vous diront est faux. La vérité est
différente. La vérité, c’est que nous crevons ; de faim, de mépris,
d’indifférence, de haine, d’ignorance, de stupidité… Bref, nous crevons sous le
poids de l’ineptie générale de la nouvelle culture de notre pays, celle qui a
survécu aux années 1980 et 1990, celle où les individus du type Lagardère,
Seillère et autres Va-te-faire-lanlère (dont les noms, comme c'est curieux, riment tous avec "chiffre d'affaires") nous ont relégués au rang d’anonymes bons à sacrifier, agréables à
servir de crachoir.
Nous sommes au plus bas. Désespérés. Prêts à réagir avec la
dernière extrémité. Nous n’avons à perdre que ce qu’on nous a laissé :
rien.
A vrai dire, pourquoi est-ce que je vous parle ? Puisque si
vous n’obéissez pas aux ordres de vos « amis » éditeurs, vous
sauterez ; vous serez vite remplacée par un/e autre
« sacrifiable ». Or, entre éléments sacrifiables, on aurait peut-être pu s’entendre. Nous sommes proches, vous et moi, à la différence près
que, lorsque vous aurez sauté (dans pas longtemps, à mon avis), vous toucherez toujours vos émoluments
historiques, jusqu’à la fin de votre vie, tandis que moi, je resterai où j'en suis, au RSA (le Revenu Sans Additif), qui garantit mon innocuité.
Tout bien réfléchi, nous ne sommes pas si proches, vous et moi, puisque vous confondez l'artiste et l'artisan (je dis artisan par licence poétique ; la réalité est que ces gens que vous admirez pour leur "talent" sont des industriels, des faiseurs de conserve et de confiserie à la chaîne...). Et votre petite phrase (qui restera dans les "anals" de la lis-tes-ratures française politique) prouve, si besoin était, la collusion profonde, indécrottable et criminelle des politiciens et des industriels de la culture.
Non, en fait, je n'ai rien à vous dire. Vous n'avez pas les capacités de l'entendre. C'est pourquoi je lance à tous les vents, dans le vide intersidéré d'Internet, un appel à "faire" autre chose, autrement, autre part, et si possible, sans vous ni vos amis faiseurs de merde...
IMMODESTE PROPOSITION
VISANT
À RÉVOLuTionnER
LES
MŒURS LITTÉRAIRES ET LE TEMPS PRÉSENTS
« Une
nation qui ne nourrit pas ses meilleurs écrivains n'est qu'un
ramassis de barbares merdeux. » Par ces mots, Ezra Pound
rendait hommage à René Crevel, le romancier surréaliste suicidé à
35 ans dans la misère, le mépris de ses pairs et l'indifférence du
public. A l'époque (1935), certains firent reproche au poète de ce
jugement un peu dur ; en quoi la situation des écrivains en
France aujourd'hui s'est-elle améliorée ? Le public se
laissera-t-il berner longtemps encore par la quinzaine d'écrivains
riches et bien liftés qu'on lui agite régulièrement sous le nez et
qui masquent les cinquante mille écrivains qui crèvent de faim et
de non-assistance à espèce en danger ?
Nous,
auteurs de romans, de nouvelles, de théâtre, de poésie, d'essais
et de toutes ces sortes d'ouvrages qui n'obéissent pas aux
étiquettes imposées par les "grands" (entendez :
gros) distributeurs, quel recours avons-nous pour nous défendre
contre les ogres morveux qui nous exploitent, font rejaillir sur eux
la gloire de nos talents (ou fabriquent de toutes pièces le talent
de ceux qui en sont dépourvus), nous rejettent au gré de leurs
lubies et nous taillent des réputations artificielles à coups de
médias asservis et de lois scélérates qu'ils font voter par leurs
gendres ou leurs tatas lobbyistes ?
Nous,
écrivains, ne pouvons pas faire la grève de l'écriture car, d'une
part, les éditeurs auraient toujours loisir de puiser au stock
infini des "livres indisponibles" (qu'ils ont contribué à
créer par leur ineptie 100% professionnelle), et d'autre part, parce
que, si nous le faisions, nous crèverions d'inanition puisque écrire
est notre respiration même. Pire encore, les candidats à la
publication sont aujourd'hui plus nombreux que jamais, encouragés
qu'ils sont par la piteuse inanité de certains ouvrages publiés en
dépit des exigences de qualité revendiquées haut et fort par
certains éditeurs, exigences qu'ils sont seuls à connaître et
qu'ils refusent de divulguer, par peur d'avouer qu'ils n'y
connaissent rien et qu'ils n'agissent que par caprice1.
La
situation de précarité absolue fomentée par le cartel des gros
éditeurs afin de maintenir dans l'impuissance les écrivains par
vocation de ce pays a atteint récemment une extrémité digne
des âges barbares (je ne parle pas de l'Empire romain, époque bénie
où un auteur offrait à un libraire son dernier ouvrage pour
le faire copier et vendre à ses amis, tout cela pour le seul
prestige ; mais que vaut le prestige aujourd'hui, dans
une société où l'écrivain-journaliste le plus connu est une
marionnette qui survit péniblement à la mort médiatique de son
modèle ? Dans un pays dont le président "démocratiquement"
élu a été pendant cinq ans un histrion hystérique à la morale si
crasseuse que, par comparaison, Napoléon III a l'air d'un
gentil mécène humaniste).
Si
nous ne voulons pas disparaître purement et simplement pour être
remplacés par des logiciels (et il y a forcément quelqu'un, quelque
part, qui travaille là-dessus en ce moment même, par exemple un
"chercheur" sponsorisé par une marque de dictionnaires
bénie par quelque lointain émir et destinée à "redresser le
cours de l'histoire"), si nous voulons que la France ne devienne
pas un "ramassis de barbares merdeux" voué à être écrasé
par un voisin vertueux qui se sera offusqué de notre promiscuité,
alors nous devons prendre des mesures draconiennes.
La
littérature, les écrivains et les lecteurs de ce pays ne seront
respectés que lorsque les conditions suivantes auront été
réunies :
1-
quand chacun des principaux partenaires de la "chaîne du livre"
touchera 25% des revenus générés par les ouvrages : auteur,
éditeur, diffuseur/distributeur, libraire ;
2-
quand lesdites fonctions ne seront ni cumulables ni fusionnables, ni
directement ni indirectement ;
3-
quand la loi (le Code de la Propriété intellectuelle) définira
clairement et sans équivoque possible les droits et devoirs de tous
les membres de ladite chaîne, sans en oublier un seul2 ;
4-
quand les gens qui s'intitulent éditeurs seront obligés de publier
leur "politique éditoriale" ainsi qu'une charte décrivant
leurs coutumes personnelles3
et de s'y tenir sous peine d'amende ;
5-
quand tous les contrats seront établis sur le même modèle
(modulable à l'intérieur d'une fourchette étroite et légalement
déterminée), et qu'il sera automatiquement prévu de pénaliser les
droits dûs à l'auteur, à raison de 1% par jour de retard (sans
limite maximum) ;
6-
quand les éditeurs auront l'obligation de faire constater par
huissier (à leurs frais) que le Bon-à-tirer a été effectivement
visé par l'auteur avant la délivrance à l'imprimeur ;
7-
quand les clauses scélérates et injustes seront prohibées,
notamment celle de provisionnement (qui est une amende humiliante
infligée à l'auteur sous prétexte que le distributeur et l'éditeur
n'ont pas fait leur travail) et celle de préférence, qui est
anti-constitutionnelle (et de toute façon inapplicable) ;
8-
quand le gouvernement (le ministère de la Culture) mandatera une
commission chargée de surveiller l'application des devoirs de ces
partenaires, notamment : que les droits de représentation, de
reproduction et d'exploitation cédés par l'auteur à l'éditeur,
sont bien appliqués et respectés par l'éditeur aussi
bien que par le distributeur ;
9-
quand les auteurs seront autorisés et invités, une fois par an, à
visiter les entrepôts où sont stockés leurs ouvrages afin de
vérifier que ceux-ci sont bien traités ; cette visite annuelle
sesra commentée par un responsable du service comptabilité de
l'éditeur, qui remettra alors à l'auteur sa reddition de compte,
dont il fera un commentaire éclairant (et fournira à la demande les
documents afférents) ;
10-
quand la loi interdira clairement à quiconque (diffuseur,
distributeur et tout spécialement l'éditeur) de se mêler du
contenu des livres4,
comme le prévoit la définition du droit moral, lequel (puisqu'il
faut le rappeler) est incessible et inaliénable ;
11-
quand le cartel des principaux éditeurs sera enfin soumis aux lois
prohibant la collusion commerciale et que ses membres en subiront les
conséquences pleines et entières ;
12-
quand la vente de livres en grandes surfaces sera réduite au strict
minimum5
et favorisées dans les seules librairies (ou quand sera fixé un
plafond de parts de marché détenues par un même groupe) ;
13-
quand la loi fixera un quota national aux traductions publiées dans
le pays (ou bien – si l'on juge que cette notion est trop
facile à trahir ou trop difficile à faire respecter – quand
sera établie une aide à la création nationale, comme cela se fait
déjà dans le domaine du cinéma, par exemple) ;
14-
quand les écrivains seront automatiquement et gratuitement défendus,
et indemnisés par la Justice sans avoir à risquer leur chemise et
la réputation de leurs derniers amis pour obtenir un très
hypothétique gain de cause ;
15-
quand les manuscrits envoyés spontanément seront traités avec
autant d'égards que les manuscrits recommandés6
par de "chers collègues" pour faire retour d'ascenseur (ou
pour se débarrasser d'un manuscrit "vérolé") ;
16-
quand les fils à papa et les filles à maman seront traités sur le
pied d'égalité que préconise la Constitution mais que rien ne
permet de faire appliquer ;
17-
quand la loi sur la numérisation des livres "indisponibles"
aura été abrogée avec excuses publiques, et que le lobby qui l'a
faite adopter sans coup férir dans l'indifférence bienveillante des
médias aura été démantelé, que ses représentants auront
été sommés de faire amende honorable et de rendre les commissions
occultes qu'ils ont touchées (et que lesdites sommes auront été
versées, non aux éditeurs scélérats et traîtres qui les ont
versées, mais aux auteurs qui en ont été spoliés) ;
18-
quand les éditeurs cesseront de croire qu'ils sont des chevaliers en
armure défenseurs du droit et de la morale7,
ou même seulement créateurs de la mode, et qu'ils redescendront à
la place qui leur sied, à savoir celle d'humbles artisans ;
19-
quand les médias publics seront tenus par la loi de donner
leur chance à tous les livres, sans favoritisme ni parti pris
(laissant la subjectivité baveuse et puérile aux médias privés,
dont l'opinion n'importe qu'à ceux qui les suivent/subissent déjà) ;
20-
quand les écrivains auront droit à un statut juridique défini leur
assurant un revenu minimum qui leur permette de survivre décemment
dans la quiétude nécessaire à leur travail8 ;
21-
quand les sempiternels détenteurs de pouvoir et de vérité seront
privés de contrôle sur Internet, et quand Internet sera laissé en
friches, décrété terrain d'expérimentation pour ceux qui aiment
ça ;
22-
quand sera enfin fondée une coopérative éditoriale gérée par un
conseil d'auteurs et financée au départ par des aides à la
création, coopérative dont l'objet principal sera de créer des
objets littéraires non conformes échappant aux règles fixées par
les casuistes qui tiennent salons9
;
23-
quand le budget des armées sera diminué de moitié au profit de
l'éducation et de la culture ; quand les banquiers, les
assureurs, les pharmaciens et les nains de jardin seront en prison ;
quand les profiteurs de l'informatique exponentielle seront
fractalisés ; quand les inventeurs de l'obsolescence programmée
et de la graine qui ne pousse qu'une fois seront changés en
épouvantails à charognes ; quand les places boursières seront
démonétarisées et les courtiers reconvertis en "répartiteurs
de denrées gratuites, produites en auto-gestion globale et garanties
sans OGM" ; quand les politiciens ne pourront plus
s'abriter derrière leur impunité archaïque, cette insulte
permanente à la démocratie (et qu'ils cesseront d'être payés dès
qu'ils auront fini d'exercer leurs fonctions pas toujours utiles) ;
quand les journalistes auront le courage de leurs idées et celui de
tenir tête à leur rédacteur-en-chef, qui aura à son tour celui de
désobéir à ses actionnaires ; quand les actionnaires de tout
poil seront pulvérisés et reversés dans la stratosphère dès lors
que leur fortune aura dépassé un certain plafond à peine plus haut
que leur tête enflée ; quand la Suisse et les paradis fiscaux
seront déclarés hors-la-loi-universelle par l'Empereur de la Lune
Coluche II ; quand le ridicule tuera, quand le mensonge
fera vomir qui le profère, quand la honte frappera concrètement
ceux qui l'infligent moralement aux innocents, quand la peur ne sera
plus qu'un vague et inoffensif souvenir de petite enfance...
Bref,
quand tous les autres domaines de la vie, encouragés par ces
exemples, auront fait de même, c'est-à-dire : quand les poules
auront des dents, des lunettes et des pantoufles, qu'elles sauront
lire et cuisiner le maïs suivant trente-six recettes différentes...
Alors,
alors seulement, quand toutes ces conditions seront réunies, la
qualité générale (et non la quantité, qui n'intéressent que les
usuriers et les marchands de bouse) de la littérature francophone
s'élèvera insensiblement mais sûrement ; alors le public
deviendra plus intelligent pour la bonne et simple raison qu'on aura
cessé de le prendre pour un ramassis de cons ; alors la culture
cessera d'être un mot creux et laid brandi par des ânes en uniforme
et des gobeurs de subvention, et elle pourra de nouveau remplir son
rôle pacificateur et éclairant au lieu de n'être qu'un moyen de
divertir le peuple, de le distraire pendant qu'on lui fait les
poches, d'occuper militairement ses cellules grises pendant que les
ploutocrates, les technocrates et les néo-aristocrates du showbiz
lui marchent sur la tête.
Il
est temps de dire haut et fort que les éditeurs et les distributeurs
sont les derniers remparts du conformisme, les poseurs de censure
officieuse qui font avorter chaque jour des myriades d'idées neuves,
de formes nouvelles, de plaisirs novateurs, quand ils ne les
détournent pas au profit de leurs auteurs-maisons (après passage
chez le nègre) ; il est temps de dire que la plupart d'entre
eux ne sont que des poules mouillées grotesques et conventionnelles
qui obéissent aux règles non-écrites de la mode que personne ne
décide ; et surtout, qu'en réalité, nous n'avons pas
besoin d'eux pour écrire.
Les
éditeurs crèveront (difficilement et hélas, longuement) étouffés
par leur conviction récente et pour le moins curieuse qu'ils n'ont
plus besoin d'écrivains pour publier des livres. C'est ce que
signifient véritablement la loi sur la numérisation des livres
indisponibles, et l'accord Google, et l'accord Acta qui passera bel
et bien si rien ne change. Cette conviction insane et puérile prouve
que le dialogue éditeur/auteur est désormais rompu, caduque, foulé
au pied, que son trucage a fait long feu. Du dialogue de sourds qu'il
était devenu depuis les années 1960, il ne reste que la péroraison
effroyable et rétrograde, gâteuse et démentielle, méprisante et
méprisable, des marchands de godasses et de chars d'assaut qui se
sont emparés par la force financière de tout ce qui fait notre
culture, nos pensées, nos voix, nos idées, nos vies mêmes. Les
laisser faire, les excuser, les négliger, c'est leur abandonner le
terrain, leur accorder l'importance qu'ils se sont arrogé, et
risquer pour nous-mêmes l'oubli immédiat et la mort cérébrale.
Qui niera qu'aux yeux de l'éditeur moyen contemporain, le seul bon
auteur est un auteur mort pas trop vieux, pourvu qu'il laisse
derrière lui un ordinateur plein de "chefs-d'œuvre" et un
testament facile à invalider10 ?
Puisque
tout le monde semble persuadé que la trop longue chaîne du livre
doit être brisée, alors faisons en sorte que ce soit ses maillons
inutiles qui disparaissent ! Mais reste-t-il assez de
temps pour trier le bon grain de l'ivraie ? Il est à craindre
que tout le panier doive sauter, et les "bons" éditeurs
(ceux, trop rares, qui aiment leur travail en respectant leurs
auteurs) disparaîtront sans doute avec les "pourris". La
vérité est que désormais, avec Internet et la possibilité de
vendre directement, seuls deux éléments de cette chaîne sont
indispensables : les auteurs et les lecteurs. Les autres ne sont
que des parasites qui ont, au fil du temps, gonflé leur part de
marché, transformant l'art en propagande et les artistes en chiens
dont ils se croient les maîtres tant qu'ils ne les mordent pas. Or,
quand un écrivain lèche le cul d'un éditeur, il ne faut pas
s'étonner que sa langue sente la merde. Commençons
nous-mêmes par avoir l'haleine plus fraîche en changeant de régime,
et le reste suivra... ímaqa11.
Souviens-toi, souviens-toi
Du
cinquième jour de Novembre,
De
la conspiration des poudres.
Nulle
raison, je ne vois
A
ce que la trahison des poudres
Dans
l'oubli, à jamais,
sombre.
1Caprices
qu'ils baptisent des "coups de cœur", cherchant par là à
prouver qu'ils en ont un - en attendant le jour curieux où ils
auront des "coups de cerveau".
2A
vrai dire, pourquoi ne pas établir un permis d'éditer ? Avec
examen de passage, et révision obligatoire tous les cinq ans... Il
va de soi que ce permis devra être révocable sine die en
cas de violation par l'éditeur ou le distributeur des droits moraux
de l'auteur.
3Surtout
les non-dites et tout ce qu'ils considèrent comme "allant de
soi" mais qu'ils ne prennent jamais la peine de décrire au
préalable, pour la bonne raison qu'en réalité, ils se contentent
d'improviser.
4Y
compris les traductions ! Vous avez déjà entendu un éditeur
français parler anglais ? Bon sang ! Et dire que c'est
avec ça qu'ils jugent le travail des traducteurs ! Non
seulement ils accordent ainsi de la valeur à ce qui n'en a pas
forcément mais ils la dénient à ce qui en a, puisqu'ils sont
incapables de la voir et de l'entendre.
5Qu'il
s'agisse de surfaces "spécialisées" ou non, cette
appellation étant une hypocrisie de plus ; seuls les manuels
et les livres pratiques ont quelque chose à faire là ; et
encore !
6A
l'heure actuelle, en France, un manuscrit envoyé spontanément a
une chance sur cinquante mille d'être publié ; ces chances
passent à une sur deux dès lors qu'un manuscrit bénéficie d'une
recommandation (laquelle présente cet autre avantage qu'un éditeur
prendra rarement la peine de lire un "reco".)
7Rappelons
une fois de plus – puisqu'il le faut – que le droit
moral appartient à l'auteur seul, qu'il est incessible et
inaliénable, ne pouvant donc faire l'objet d'aucune négociation.
8Il
va de soi que ce statut sera révocable volontairement ; les
exemples ne manquent pas d'auteurs qui sont inspirés par la
précarité ; mais celle-ci doit être un choix.
9Par
les pudenda (littéralement).
10Cf.
Gallimard vs. Henri Michaux, entre autres nombreux exemples.
11Mot
inuktiduk signifiant à la
fois peut-être et parce que.
12Ce
qui prouve qu'ils n'ont pas vu une vraie fenêtre depuis longtemps.
13Citation
authentique d'un libraire.
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