lundi 26 juin 2017

Il était une mauvaise foi: Chapitre 5

5. LA COLLUSION EDITEURS / ETAT

Attenter à la littérature d’aujourd’hui, en montant en épingle de faux écrivains et en en mettant de bons au secret, c’est fomenter les crimes de demain.
Antonin ARTAUD

Dans les années 1980, comme partout ailleurs dans le monde occidental, les choses commencèrent à se gâter. La guerre des éditeurs venait de commencer, doucement, sournoisement, à l'insu du grand public. Un triste individu, riche à crever (mais n'ayant pas assez d'imagination ni de délicatesse pour crever vite et seul), hérita d'un empire financier colossal, ce qui le mena à se prendre pour le Charles Quint du XXe siècle. Parmi les pièces luxueuses de son vaste domaine éclaté, il y avait un mini-empire éditorial ; des journaux, des maisons d'édition, des imprimeries, des groupes de diffusion et de distribution1.

mercredi 7 juin 2017

Il était une mauvaise foi: Chap. 4

4. LA « SOLUTION » NUMÉRIQUE ou Peut-on (se) sortir seul du marasme ?

Afin d'avoir en caisse le profit de l'annonce [publicitaire], on eut de la complaisance pour les livres annoncés.
SAINTE-BEUVE

Voici le compte rendu d'une conférence prétendument tournée vers l'avenir ; le but de ce chapitre est de plonger le lecteur dans la peau d'un écrivain essayant de comprendre ce qui se passe sans pour autant se noyer. Internet étant de plus en plus considéré comme la panacée de l'avenir littéraire, cette conférence parlait de "révolution numérique". Pour ceux qui croiraient encore qu'Internet est la solution miracle qui permettra à tout un chacun d'échapper à l'emprise des lois, voici le genre de propagande "subtile" qui se répand dans la "réalité virtuelle" (sic). La chose sera assez technique, mais vous n'y couperez pas ; le but est bien de vous faire toucher du doigt les difficultés du problème ; après, il faudra vous laver les mains. En d'autres termes, si vous croyez qu'on peut faire de la bonne cuisine sans se salir, laissez tomber et rendez-vous (sans résistance) au McDo' le plus proche.