PROJET ADYNATA : Maison d'édition sans éditeur

ADYNATA
ALLIANCE D'AUTEURS LIBRES
**********************************************************************
L'humanité aura besoin d'écrivains qui se souviennent de la liberté.
Ursula K. LE GUIN
**********************************************************************
Adynata (mot grec) : choses, créatures ou événements réputés impossibles ou magiques,
qui existent pourtant.

L'IDÉE
ADYNATA sera une alliance d'auteurs indépendants (auto-édités ou autres), pratiquant l'échange de compétences et l'encouragement mutuel, hors de toute politique éditoriale.
Les membres d'ADYNATA sont donc Alliés ; ils proposent des activités liées à l'écriture et à la lecture, animent des ateliers publics et promeuvent les nouvelles formes de cet antique mode de communication, dans le respect des droits des auteurs.
L'idée majeure sur laquelle repose ADYNATA est de laisser chaque auteur entièrement maître de son projet, au degré d'implication qu'il/elle souhaite, les autres membres d'ADYNATA fournissant ce qui lui manque.

OBJECTIFS
- Proposer aux Alliés les services d'une maison d'édition ne pratiquant pas les méthodes « en usage », qui ne sont plus adaptées aux nécessités contemporaines.
- Éviter les erreurs, les inepties et les pièges connus de l'édition classique, en les remplaçant par des solutions repensées et adaptées.
- Créer un réservoir d'auteurs autonomes, conscients de leurs droits, capables de les défendre, responsables de leurs œuvres et désireux d'en obtenir des revenus décents.

PRODUITS ET SERVICES
- Accompagnement à l'édition autonome : stages de mise en forme des textes, de vente, de promotion, de connaissance et de gestion des droits d'auteurs... ; ateliers d'écriture (créatifs, pédagogiques, sociaux, de recherche, d'accompagnement, de relecture, de lecture mutuelle, de lecture critique...) ; assistances (juridique, technique, littéraire...) ; « salons » de lecture (en partenariat avec des théâtres, par exemple) ; communication (réseaux informatiques...) ; bourses d'écriture ; résidences d'écriture ; recherches de financement (participatif, subventions...)
- Conditions contractuelles plus avantageuses : là où un éditeur classique ne reverse que 4 à 8 % des ventes à l'auteur en guise de droits, là où un éditeur numérique reverse 25 à 30 % (sans à-valoir), ADYNATA reversera à l'Auteur un pourcentage ajustable suivant l'implication de celui-ci au sein de son projet, toujours compris entre 25 et 75 % (selon un barème inversement proportionnel aux tâches à accomplir pour mener à l'exploitation commerciale de l'ouvrage).

PARTENAIRES
- Auteurs (écrivains, mais aussi : dessinateurs, illustrateurs, scénaristes BD, télé, cinéma, jeux-vidéo...) désireux de forger ou de renforcer leur indépendance.
- Librairies (virtuelles ou non) acceptant de consacrer une partie de leur espace (et de leur temps) aux animations des Alliés d'ADYNATA.
- Lieux culturels (bibliothèques, médiathèques, MJC, théâtres, centres sociaux...).
- Techniciens des Métiers du Livre (correcteurs, maquettistes, lecteurs, illustrateurs...) au chômage, désireux de partager leurs compétences (voire leur matériel).

PERSPECTIVES
- A moyen terme, ADYNATA pourrait concerner l'ensemble des artistes et auteurs francophones (de 50.000 à 100.000 personnes) et, à long terme, toute la communauté des écrivains désireux d'acquérir let affirmer leur indépendance vis-à-vis des éditeurs classiques ; dans l'idéal, cela veut dire qu'ADYNATA a autant - voire plus - d'espoir de perdurer qu'une maison d'édition classique (lesquelles sont vouées à se transformer radicalement ou à disparaître).
- Le potentiel créateur d'emplois concerne les professions suivantes : à moyen terme : animateurs (sociaux ou non), maquettistes, rédacteurs, correcteurs, infographistes et illustrateurs, informaticiens (notamment créateurs de didacticiels et gestionnaires de sites-web), traducteurs, imprimeurs (classique off-set et sur machines informatisées, notamment BoD/Impression à la demande), libraires (virtuels ou non), diffuseurs ; à long terme : agents de représentation (impresarios), manutentionnaires (si la librairie devient concrète), personnel de restauration (si le lieu public est concrétisé)...

OUTILS
- Choix d'un/e associé/e-référent/e par læ porteur/se du projet ; ce/tte référent/e le/a fera bénéficier de son expérience, son expertise ou son simple désir de participer audit projet. L'objectif n'est pas de diriger le projet mais de l'accompagner et d'assouplir les démarches nécessaires.
- Gestion d'une librairie virtuelle qui permettra de vendre en ligne tous les ouvrages réalisés au sein d'ADYNATA, quelle que soit leur nature (livres numériques, livres-papier, ouvrages uniques à consulter sur place, objets étranges, films, dessins, musiques...) ; un tel site-web servirait de plate-forme de départ et de lancement pour un réseau de diffusion (voire de distribution).
- Les Alliés d'ADYNATA seront encouragés à mener régulièrement des séances d'information sur les sujets qu'ils maîtrisent (droits, analyse de contrats, culture spécialisée, thèmes littéraires, maniement d'une vieille machine à imprimer ou à écrire, gestion d'une bibliothèque, histoire des livres uniques, recherches en archives...), afin de diffuser et partager leurs connaissances.
- ADYNATA s'associera avec un atelier d'imprimerie classique, ce qui permettra à ADYNATA de disposer d'alternatives en matière de production des ouvrages : numérique, papier moderne, à l'ancienne, livre à la demande...
- Afin d'avoir pignon sur rue, il faut envisager à moyen terme la possibilité de gérer (ou co-gérer) un café littéraire/bibliothèque de prêt, qui permettra de fidéliser une clientèle physique (cet endroit sera un lieu d'accueil idéal pour les ateliers collectifs d'écriture qui sont la base de mon activité personnelle).
- Possibilité de mener des projets de recherches en partenariat avec le Département littéraire de l'Université locale ; possibilité d'accueillir des auteurs étrangers effectuant des recherches en France.
- A long terme, on peut envisager qu'ADYNATA instaure un PÉCULE (l'équivalent d'un Revenu minimum garanti destiné aux artistes) pour tous ses Alliés, revenu qui leur permettrait de vivre décemment sans dépendre du bon vouloir d'éditeurs semi-honnêtes (ou eux-mêmes pris à la gorge) et d'un état qui a décidé de les sacrifier sur l'autel du libéralisme.

CARACTÈRE INNOVANT DU PROJET
L'idée originale qui définit ADYNATA est celle d'une maison d'édition sans éditeur, c'est-à-dire sans décideur-actionnaire tout-puissant. Chaque projet aura son/ses auteur/s comme directeur/s, et personne d'autre ; ce qui est précisément la forme prévue par la loi. Ceci implique que chaque projet sera abordé de manière spécifique et originale, contrairement aux méthodes éditoriales classiques qui imposent le même processus (commercial, industriel et moral) à tous les projets qu'un éditeur publie. En d'autres termes, ADYNATA n'aura pas pour objectif de pratiquer une « politique éditoriale », forçant les ouvrages qu'elle publie à se plier à ses règles (dont l'auteur est tenu dans l'ignorance) ; au contraire, elle s'adaptera aux ouvrages qu'elle souhaite voir publiés, et ce en respectant toujours les désirs, donc le droit moral, de/s auteur/s du projet (dans les limites de la loi).

CONCLUSION
Le marché littéraire actuel (tel que le définit le Code de la Propriété intellectuelle) ne permet guère qu'à une poignée d'auteurs de vivre décemment de leur plume ; le système inter-dépendant de l'édition et de la grande-distribution favorise les éditeurs et les distributeurs au détriment des auteurs. Le fonctionnement d'ADYNATA aura pour but de rendre à l'auteur la place qu'il/elle est seul/e à pouvoir occuper légitimement face à son public.
La coopération et l'échange mutuel de compétences permettront de supprimer les intermédiaires que sont les éditeurs et les distributeurs, lesquels s'approprient jusqu'à 75 % du prix d'un livre. Cette revalorisation économique du métier de l'écrivain se fera de pair avec une revalorisation de son rôle social.
Chaque auteur est invité à s'associer à ADYNATA pour y partager connaissances et compétences avec les nouveaux arrivants ; il/elle aura intérêt à ce que l'ensemble de la structure s'enrichisse et se pérennise, puisque cela garantira la régularité de ses revenus et la légitimité de son rôle social en tant qu'auteur auprès de son public.
Il nous faudra défricher le Code de la Propriété intellectuelle (qui régit les Droits d'auteur) et le Code du Travail, afin de trouver l'angle légal le plus juste qui permettra aux Alliés dADYNATA d'être à la fois des partenaires impliqués dans son fonctionnement et des auteurs indépendants, conscients de leurs droits et de leurs devoirs, capables de les exercer avec un minimum de compromis. Cet équilibre, primordial pour la survie de ADYNATA, sera aussi difficile à établir que déterminant. (En l'état actuel des choses, une SCOP paraît être le modèle le plus envisageable).
Dans un premier temps, ADYNATA serait un label plutôt qu'une marque, un laboratoire plutôt qu'une maison d'édition, un tremplin aventureux plutôt qu'un modèle de confort ; les ouvrages qui en sortiraient ne seraient pas « produits » par ADYNATA mais estampillés, accompagnés, voire simplement parrainés par ADYNATA.
Dans un second temps, ADYNATA peut devenir un modèle économique et social offrant aux artistes la possibilité de vivre de leur plume dans un monde où l'écrit perd chaque jour une fraction de sa valeur.

**********************************************************************
Une nation qui ne nourrit pas ses écrivains n'est qu'un ramassis de barbares merdeux.
Ezra POUND
**********************************************************************

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire