lundi 22 décembre 2014

LA LOI DU MILLIEME: ou les petits comptes de noël


Imaginez tous les Harry Potter qui ont été achetés depuis le début. Vous voyez la montagne de livres que cela représente ? Les cent et quelques millions d'exemplaires (ou les trois mille hectares de forêt que cela a necessité, si vous préférez) ?
Bon. Ajoutez-y les X millions d'exemplaires de Cinquante nuances de Truc, les Y millions d'exemplaires du Da Vinci Bidule, les Z millions d'exemplaires de Twilight, les péta-millions de Millénium...
Pas la peine d'en rajouter, on va s'arrêter là. Cela suffira pour cette expérience. Plus gros, ce serait sans doute trop gros. Moi, en tout cas, j'ai beaucoup de mal à imaginer une montagne de cinq cents millions de bouquins. C'est pourtant ce que la majorité d'entre vous a acheté, au nom de cinq personnes seulement, au cours des vingt années écoulées.

Cul-de-sac et Gros-Bourbier sont dans un bateau... Devinez ce qui tombe à l'eau.

Contrairement à l'annonce trop optimiste faite précédemment, "Fantaisie baroque" n'est toujours pas édité. Et ne le sera sans doute pas avant longtemps. Ceci est dû à l'incompétence absolue de l'éditeur pressenti, dont les prestations techniques se sont révélées lamentables, sans parler de leur "don" en communication, qui oscille entre le grotesque et l'inconséquent. Entre autres exemples, ces messieurs, n'ayant pas vu arriver un e-mail qu'ils espéraient, n'ont rien trouvé de mieux à faire que de m'envoyer une mise en demeure par courrier recommandé. On en déduira que dans leur univers étriqué, le téléphone, c'est bon pour les chiens. Ce doit être ça qu'on appelle l'intelligence du caniveau...

En treize ans dans l'édition, j'ai évidemment croisé pas mal de bras cassés, de margoulins, de nazes, d'enflures, de pauvres mesquins et de cruches fêlées de naissance, mais là, les limites de la nullité ont été pulvérisées, atomisées et converties en Total-Merdier calibre 88.
Et comme la loi française défendra toujours les ânes et les requins contre le menu fretin, le roman est désormais coincé dans les limbes du droit civil, au moins jusqu'en 2017. J'hésite donc à remettre en ligne l'intégralité des lettres et du pamphlet, mais nul doute que si je le faisais, "on" me le ferait regretter d'une manière ou d'une autre.

Quoi qu'il en soit, je ne ferai désormais plus la moindre confiance à un éditeur rencontré sur Internet

Merci, charmant destin ! J'avais tellement besoin de ça.

lundi 17 novembre 2014

Cela change tout ! ou Naomi Klein contre le Capitalisme

« Dans la lutte de l'organisation révolutionnaire contre la société de classes, les armes ne sont pas autre chose que l'essence des combattants mêmes. » (Guy DEBORD, La société du spectacle, thèse 121).
Les livres de Naomi Klein sont comme l'air et l'eau : indispensables à notre survie. NK n'est pas seulement une journaliste ès économie, ès politique, ès écologie, etc. ; elle a un don pour nous expliquer tout ce qui, dans l'actualité, relève déjà de l'Histoire et s'apprête à nous concerner tous, sans exception. Autrement dit, quand je lis une enquête de NK, je ressens la même impression qu'en lisant un livre de Howard Zinn, pour l'avenir au lieu du passé. Les mots de NK ont une portée signifiante qui dépasse largement le cadre limité (et par qui d'autres que les gros magnats médiatiques ?) de l'édition. On constate avec plaisir (voire jubilation intense) qu'elle n'a de comptes à rendre à personne, ce qui est le meilleur (voire le seul ?) moyen d'écrire en toute liberté, donc de ne pas mentir – y compris à soi-même.

dimanche 9 novembre 2014

De l'éclosion de la conscience et de ses défaillances occasionnelles..

Cerveau de scientifique exténué.
John C. Eccles était un neurologue (australien, puis britannique, puis suisse) qui a écrit plein de livres scientifiques, avec des schémas, des formules biochimiques et des mots longs comme le bras ; dans l'un d'eux (Évolution du cerveau et création de la conscience), il a tenté de découvrir à quoi est due la conscience humaine. Il y raconte comment il a passé presque toute sa vie à se demander comment il est possible que l'homme réfléchisse plutôt que de se contenter de suivre ses instincts.
Pendant trois cents pages, il décortique des cerveaux (humains et animaux) et fouille, farfouille, soulève, analyse, prend des notes, calcule, compare, pèse, soupèse, relit ses notes, ajoute des produits, IRMise, découpe, humecte, dissèque, insère sous un microscope, cite des collègues, en critique quelques-uns, en encense d'autres (pas beaucoup), continue à chercher, se réveille en sursaut, vérifie, est déçu, garde le moral, ne part jamais en vacances (apparemment), ne cite pas une seule fois les travaux de Henri Laborit (entre chrétiens, pourtant, ils devraient s'aimer comme eux-mêmes), n'a pas de vie de famille (ou alors elle reste soigneusement à la maison ; ah si, j'ai vérifié, il - enfin, sa femme ! - a eu neuf enfants), continue de chercher, reçoit des médailles, se fait adouber, change de titre, de pays, regarde la retraite approcher, décide de faire le bilan de sa vie de recherches, le rédige à la sueur de son front et de celles de ses assistants, relit son manuscrit, exténué mais exalté, pour finalement conclure que l'origine de la conscience humaine ne peut être que...

lundi 3 novembre 2014

PÔLE EMPLOI et TOYS 'R' US même combat ?

Droits photo: rien à cirer.
Ma semaine du 24 au 31 octobre 2014 restera dans les annales comme l'une des plus ineptes de mon existence (en attendant la prochaine). Son seul intérêt est qu'elle m'a révélé à quoi servent vraiment les impôts des Français. Si donc vous faites partie des gens qui n'étaient pas imposables l'an dernier et se retrouvent encore plus pauvres cette année, réjouissez-vous, car vous allez enfin savoir à quoi sert l'argent que l'État vous a pris en jurant que c'était une question de survie.
Au fait, la sienne ou la vôtre ?

samedi 1 novembre 2014

L'île du Point Némo, de JM Blas de Roblès : de curieux relents ?

Ill. de Lola Luna - 2008

Soyons clair : j'aime bien cet auteur ; "Là où les tigres sont chez eux" m'avait enchanté. Son succès a prouvé que les Français sont capables de lire autre chose que des élucubrations nombrilistes, des réglements de comptes hargneux ou des litanies pseudo-intellectuelles. Il montrait aussi qu'il est plus que temps de briser les barrières de genres littéraires qui frelattent l'édition française et maintiennent dans des ghettos certains auteurs intéressants tout en permettant à des crétins / plagieurs / suceurs d'orteils de profiter des idées d'autrui.
Or, il y a certaines choses qui clochent avec "L'île du Point Némo".
Certes, c'est un bon livre, au rythme bien enlevé, toujours étonnant, plein de personnages pittoresques, un roman atypique et enjoué au point d'en être presque picaresque, un roman comme il y en a peu dans la littérature générale française (et plus du tout depuis la mort de Romain Gary). Il y est dit certaines choses importantes sur l'avenir de l'espèce humaine et la nécessité de réformer le capitalisme et sa mentalité morveuse. Jusque-là, nous sommes d'accord (même si je pense qu'il serait préférable de détruire le capitalisme plutôt que de l'améliorer).

jeudi 30 octobre 2014

Les Crocs du Lyon: Mission Intergalactique accomplie

Pièce à forte conviction #1

Les deux journées lyonnaises sont passées à la vitesse de Guy l'Éclair essayant d'attraper le métro. Le samedi matin, visite ébahie du Musée de la Miniature et du Cinéma pour mézigue, Sonia Quémener et Nicolas Cartelet, mes deux collègues auteurs (le 4e auteur du Peuple de Mü, JM Etchery, demeure mystérieux). Épastrouillé je fus de découvrir que les scaphandres rebelles de L'empire contre-attaque sont en fait les mêmes que ceux d'Outland, qui avaient été laissés là (à Elstree) en dépôt. Moi qui croyais avoir l'œil pour ces détails.. Comme quoi, on n'est jamais assez geek. Moment fort avec la visite à la Reine-Mère Alien (qui bave, gigote et grogne pour de vrai, comme toutes les reines-mères). Ébahissement devant les somptueux dioramas de Don Ohlmann, qui se permet de faire un simple fond de piscine hurlant de vérité (au point que j'ai cru y voir apparaître... un rhinocéros [réf. nécessaire]). Épanouissement des papilles et des naseaux parmi les décors flaconneux du Parfum, qui diffusent encore mille et une odeurs (disons, surtout une).

dimanche 12 octobre 2014

Léger Décalage Temporel

Image DR
(Note de la rédaction : c'est avec une certaine perplexité que nous reproduisons ici le contenu d'un message reçu ce matin, à 00h00. Malgré nos recherches, nous n'avons pas encore découvert d'où provient l'erreur technique qui l'a détourné vers notre blog ; toutefois, pour le cas où il ne s'agirait pas d'une erreur, nous le faisons figurer ici dans son intégralité. Merci de votre compréhension.)

 ***
A la fin du XIXe siècle, quelqu'un s'aperçut que le monde était absurde. La pièce de théâtre qui le révélait au « grand public », Ubu Roi, fit scandale dès que son premier mot fut prononcé. Vingt ans plus tard, les dadaïstes puis les surréalistes démontraient que nous (l'espèce humaine) vivions dans un monde dépourvu de sens unique, ce qui fit de nouveau scandale chez les bourgeois, et réjouissance chez les amateurs de liberté. Après la parenthèse guerrière des années 40 (qui étouffa les rires), les mouvements de pensée absurde firent florès tout au long des années 50 et 60, culminant au début des années 70 avec le psychédélisme et l'art « sous influence ». Les quarante années suivantes marquèrent la régression de l'art sous les coups de boutoir de l'économie et de la politique asservie ; on apprit alors que le monde n'était plus absurde mais gérable ; les artistes n'apprenaient plus la technique propre à leur mode d'expression, ils apprenaient à exprimer leur personnalité à travers un mode technique, si possible quelconque. Andy Warhol était leur prince et Milton Friedman leur manager.

lundi 6 octobre 2014

FOUTEZ-NOUS LA PAIX ! Manifeste contre TOUTES les idéologies

Alors, comme ça, "on" est en guerre ! "On" a décidé que les choses étaient allées trop loin et qu'"on" devait se défendre. "On" se prend pour George Wanker Bush. "On" joue les offusqués et "on" se rebiffe contre...
Minute. Qui ça, "on" ?
— Les élus, voyons. C'te question, enfin! Tu r'gardes pas les infos? Mais c'est dingue!
Ah, eux... Ceux qui se croient élus. Ceux qui se jugent eux-mêmes indispensables parce que la "volonté" du peuple les a portés au pouvoir, comme le feu porte l'eau à ébullition. Les fervents d'une idéologie, quoi! Ceux qui ont autant foi en leur sacro-saint destin politique que des croyants en leur idée-au-logis étriquée...

samedi 4 octobre 2014

INTERGALACTIQUES 2014 & Du cauchemar au récit VII

(Nikolaï Kalmakoff)
 Les 25 et 26 octobre prochains, en la MJC Monplaisir (Lyon, 8e), se tiendront les troisièmes Intergalactiques.

Tandis que les réVoltés de tous bords fêteront les dix ans de leur éditeur favori, le jeune et dynamique éditeur Le Peuple de Mü fêtera la sortie de son sixième titre original (ainsi que premier de sa nouvelle collection ADYNATA):

L'ILLUSION DU CONTRÔLE
de Sonia Quémener

Pendant ce temps, les amateurs de cinéma pourront contempler en chair, en os et en barbe toute fraîche le Fossoyeur de Films, qui racontera la (les !) sagas de Dune sur le grand écran.

dimanche 14 septembre 2014

Dédicaces à Lyon


Samedi 20 septembre de 11 heures à 13 heures et plus, je serai à la librairie ludique
Ukronium 1828
Lyon, 55 rue de la Thibaudière.
Et peut-être au Salon du Vampire, dans l'après-midi... Si tout va bien... Si le temps le permet...

jeudi 4 septembre 2014

Coïncidence terminée, et une autre en prime...

Ouf! L'écrivain Sylvain Tesson est sorti du coma, et il semblerait que tout aille bien. Je peux finir son livre tranquillement, voire tranquillisé.

Photo par Marc de Groot



Photo par Herbert Ackermans

lundi 25 août 2014

Coïncidence de plus en plus étrange...


Photo DR
Afin de retarder ma lecture de Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson., j'ai essayé de lire à la place La carte et le territoire de Michel Houellebecq, qui pionçait dans une bibliothèque de passage. Au fil des premières pages, j'ai senti une espèce de rire homérique et jaunâtre monter dans mon gosier, venu de je ne sais quelle doline pulmonaire à grand renfort de piolet intérieur. Non parce que ce que je lisais était drôle, mais parce que chaque mot, chaque phrase, chaque pseudo-idée, prouvaient amplement que l'attribution du prix Goncourt est une farce grotesque, même plus capable de tromper les gogos les plus babas, et que l'auteur de cette ineptie ferait mieux de se prénommer Claude ; il pourrait alors signer Cl. Houellebecq, et on n'en parlerait plus.

J'ai donc repris Dans les forêts de Sibérie afin de m'aérer poumons, mirettes et neurones ; à la page 99, je suis tombé sur ce paragraphe :

dimanche 24 août 2014

Coïncidence étrange...

Il y a une heure à peine, j'ai commencé à lire Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson...
Je me suis arrêté après la phrase "Voilà que je m'intéresse à la poussière. Le mois de mars va être long."
Il y a cinq minutes, j'ai appris que l'écrivain-voyageur est dans le coma depuis le 22.
Je me suis toujours demandé si Sylvain Tesson n'était pas un héritier, voire un survivant, de la Confrérie des Bouteilles, dont faisait partie Théophile de Viau et bien d'autres poètes.
Voilà que cette boutade ne me fait plus sourire. Le mois de septembre risque d'être trop court.
Oserai-je maintenant terminer son livre ?

vendredi 22 août 2014

SURSIS (nouvelle pour le Ray's Day)

(Photo : UKTV)

@ Laetita, vite ! Quelle histoire n'a pas encore été écrite ?
Voilà bien le genre de message qu'on n'a aucune envie de recevoir à 4 h 21, un dimanche soir, c'est-à-dire lundi matin. Surtout quand ledit message émane d'un écrivain dépressif dont le succès (relatif) appartient au passé. Que voulez-vous répondre à ça, franchement ? Dont acte :
@@ Que veux-tu que je réponde à ça, Max ? Soit elle a déjà été écrite, et tu plagies ; soit non, et ta réponse consiste à l'écrire.

dimanche 17 août 2014

22 août: Ray's Day + Le Serpentaire


Le 22 août 2014 sera dédié à la lecture.
Lisez tout ce qu'il vous plaira, où il vous plaira, et plus encore...
Et si vous ne savez pas quoi lire, pourquoi ne pas le demander aux gens qui lisent ? Dérangez-les doucement, et je parie qu'ils/elles seront ravi/es de vous conseiller, voire de partager leur livre avec vous.
Pour tout renseignement concernant les initiatives en place ce jour-là, suivez ce lien : raysday.net.
Sur ce blog, à partir de zéro heure (heure du Pacifique central), je publierai une nouvelle inédite intitulée EN SURSIS.


Mais ce n'est pas tout, car ce même jour verra la naissance du magazine numérique LE SERPENTAIRE, des éditions LE PEUPLE DE MÜ. Vous pourrez le lire ici. Vous y trouverez de nombreux textes originaux, une plate-forme interactive avec les auteurs de la maison, des ateliers d'écriture, et bien plus encore...

vendredi 1 août 2014

REAMDE, de Neal Stephenson: la séquelle!

Commençons par préciser (à l'attention des crad'ucteurs et autres franglophiles) qu'en français, "séquelle" ne veut pas dire "suite" mais "conséquence fâcheuse d'une blessure ou d'un traumatisme (exemple: « Hou, la vilaine cicatrice ! »)".

Ainsi donc, le roman (pour le moins fâcheux) de Neal Stephenson a z'été traduit en français et publié (par Sonatine), pour le bonheur et la joie des (nombreux) fans de l'écrivain américain.
Que REAMDE ait été traduit par "Les deux mondes" est déjà curieux en soi mais pas rédhibitoire. A défaut, il eût fallu laisser "Reamde" tel quel (bizarroïde!) ou traduire par "Limez-zoi" (euh...), toutes solutions pas très alléchantes. On ne saurait donc taxer l'éditeur Sonatine d'avoir choisi une autre route (ni d'être composé de transfuges du Cherche-Midi et d'un collaborateur de Claro à Lot49... Qui a soupiré "Eh allez, toujours les mêmes.." ? On se tait, dans le fond !)
Qu'ils aient décidé de couper l'ouvrage en deux, c'est aussi compréhénsible, devant l'ampleur du chantier. Et puis, quoi ! c'est la mode française de découper les gros pavés en bouquins plus faciles à avaler (et dont la vente cumulée rapporte un peu plus). Après tout n'importe quel traducteur sait que le français est 15% moins synthétique que l'anglais (les éditeurs aussi sont censés le savoir, sauf ceux qui pratiquent le coefficient de foisonnement à 5%, bien sûr, voire à 0%. Ça fait toujours ça d'économisé, pas vrai ?)

mercredi 11 juin 2014

Gardiennage été 2014: partez tranquille grâce à Watchman Alfred

Salut à tous et toutes,
vous n'en aviez surtout pas rêvé mais je l'ai réalisé pour vous : j'habite désormais au-dessus d'une merveilleuse "épicerie fine 7/7 et nocturne" (construite la semaine dernière en deux nuits, de 2 heures à 5 heures). On y trouve tout ce dont on peut avoir besoin : des boissons énergétiques hyper-sucrées, de l'alcool à gogo(s), des cigarettes (fumables de suite), des barres de chocolat industriel, des chips (la nourriture des sportifs) et des gadgets orientaux en simili-plastique fabriqués à Tai'wan-sur-Yvette, le tout à des prix défigurant toute concurrence. La clientèle se compose en gros : de quasi-personne jusqu'à minuit, de vagues amateurs de spectacles entre minuit et 1 heure, de plus ou moins joyeux emmerdeurs entre 1 h et 2 h, d'ivrognes beuglards entre 2 h et 3 h, de frustrés beuglards entre 3 et 4, de frustrés beuglards fâchés et ivrognes entre 4 et 6 et de pseudo-silence exténué entre 6 et 7 ; le tout ponctué de séances de réassort de bouteilles toutes les demi-heures (la réserve de merdouilles se trouvant à deux mètres de mon entrée)...

mercredi 4 juin 2014

SOCRATE et l'esclave heureux

On a trouvé récemment la trace d'un dialogue socratique de Platon dont on avait jusqu'à présent ignoré l'existence; il s'agit seulement d'un compte rendu, non du dialogue lui-même, hélas; mais les érudits se feront une joie de le recomposer à leur guise. Nul doute que les plus éminents d'entre eux le considèreront comme apocryphe.



SOCRATE ET LE MYTHE DE L'ESCLAVE HEUREUX

Un riche marchand athénien invita un jour Socrate à venir dîner chez lui. Il tenait à lui présenter son intendant, un esclave qui se prétendait le plus heureux des hommes vivants sur la Terre. Le marchand mit Socrate au défi de prouver que cet esclave (qui s'appelait Euphornithos) n'était pas sincèrement heureux. Socrate n'accepta l'invitation qu'à une condition : il fallait que l'esclave en question ne fût point né esclave.
"Car si tel est le cas, dit-il, ma tâche serait aussi impossible que de faire comprendre les couleurs à un aveugle de naissance."

mardi 27 mai 2014

Étrange nouvelle, pas vraiment rassurante

Vous vous souvenez du portrait de l'éditeur du futur, que j'ai fait ici en février dernier ? Le "fameux" Dr T...
Eh bien, je viens d'apprendre que le Dr T. a... disparu. Oui, oui, il s'est tiré avec la caisse. Non seulement il ne répond plus et n'apparaît plus sur les écrans radar mais il s'avère qu'il n'a jamais eu de partenaires financiers ou autres, qu'il ne s'est jamais présenté aux rendez-vous qu'il avait avec des édiles, qu'il n'a donc jamais tenu ses promesses ni fait ce qu'il disait... Il aurait même abandonné le foyer conjugal (mais ça, c'est sous réserve).
Quant à son festival parallèle, j'ignore totalement ce qu'il en reste.
In-cro-ya-ble, cousin !

C'est bien la première fois que je n'éprouve aucun plaisir à avoir eu le nez creux.

Faudrait que j'en profite ; je pourrais fabriquer des badges "Salopard", "Menteuse", "Hypocrite" et "Escroc" avec de la super-colle au dos ; les gens se les arracheraient.

Enfin, façon de parler.

lundi 31 mars 2014

UN "DÉFI ÉDITORIAL" ! Vraiment ?


OVNI littéraire à tartiner
Quelques petites remarques en passant, à propos du livre-objet S (ou Le bateau de Thésée) de JJ Abrams et Doug Dorst :
je connais au moins douze écrivains francophones qui sauraient en faire autant, sinon mieux. Je veux dire, en fait : qui aimeraient pouvoir en faire autant. A vrai dire, j'ai déjà eu entre les mains des manuscrits-projets tout aussi délirants et prometteurs. Mais la vraie question, c'est : combien d'éditeurs français auraient les couilles de les publier, ces ovni ?
Tandis que là, mazette ! Tu imagines, Coco ? Les scénaristes de la série Lost ! Le futur réalisateur de Star Wars 2107 ! Le scénariste d'Armageddon, de Star Trek 8754 et de Mission: Impossible III ! Le propre fils du producteur de télévision Gerald W. Abrams et de la productrice exécutive Carol Ann Abrams ! Le frère de Tracy Rosen, la scénariste de télévision ! Un type qui s'est fait quasiment tout seul ! Tu vois, Coco, quand je te disais que le talent était héréditaire.
Tiens, regarde : chez nous, c'est pareil : la fille de Patrick Dewaere et de Miou-Miou, eh bin, elle écrit des séries télé, elle aussi. Et elle gagne bien sa vie. Et si t'es pas content, je t'oblige à regarder tous les épisodes de Julie Lescaut, Sœur-Thérèse.com, Les bleus : premiers pas dans la police, Boulevard du Palais et Diane, femme flic qu'elle a écrits ; et même les autres. Parce que c'est ça, qu'il demande, le public. Elle, au moins, la fille à Dewaere, elle travaille pour la paix et l'ordre du public. Tandis que toi, t'emmerdes tout le monde avec tes idées imbitables qui rapportent rien !

mercredi 26 mars 2014

LES AVENTURES DIALOGRAPHIQUES de Sherlock HOLMES et du Dr WATSON

Couverture (alternate take) de Julie Mornelli


Pour ceux et celles qui souhaitent retrouver Sherlock Holmes et le Dr Watson dans des aventures totalement inédites..


Cette compilation comprend les 21 #sherwats écrites par votre serviteur et Michael Roch, telles qu'elles ont été diffusées en 2013 sur Twitter™, agrémentées de 5 nouvelles aventures.
Le recueil numérique au format ePub est en vente ici.

samedi 22 février 2014

L'AVENIR DE L'EDITION française, ou Il sera une mauvaise foi

 
Librairie du futur : kleenex, sopalin, Dan Brown, papier hygiénique...
Si vous vous demandez à quoi ressemblera demain l'édition française, je peux vous en faire un portrait hurlant.. de terreur et d'abjection. C'est tout frais, puisque ça s'est produit le 10 février 2014. Une heure après cette rencontre anhistorique, j'avais encore des nausées et, depuis, je traîne un vague relent qui ne se dissipe pas tout à fait. Je vais donc essayer de ne pas avoir le mal de mer, en vous racontant "ça" par le menu.

samedi 25 janvier 2014

MARSEILLE, capitale de l'acculture 2013

Photo vachement DR

En 1985, je m'installe à Aix-en-Provence pour passer le bac. Un an plus tard, j'achète ma première voiture (une 4L d'occasion) et le soir même, je descends à Marseille pour participer à ma première émission de radio, à Radio-Grenouille. Coup de bol ou clin d'œil du destin, je trouve le studio tout de suite (normal, il y a écrit TOURSKY en énormes néons au-dessus). Je me gare, je vais faire l'émission; je reviens une heure plus tard: portière pliée. Comme il n'y avait rien dedans, rien n'a été volé. Pas un seul des Marseillais à qui j'ai raconté cette histoire n'a manqué de dire: "Normal, vé! C'était ton baptême."
Au cours des quinze années suivantes, une fois sur deux quand je vais à Marseille, quelque chose de négatif arrive: panne de voiture sous un tunnel, ratage de spectacle pour cause d'embouteillage, vol de matériel, injures gratuites, taré qui montre un couteau au feu rouge, autre taré qui montre un fusil à pompe, bande de morveux qui piquent le portefeuille, le vident et te le rendent en disant "vous avez perdu ça!"... J'en passe et des poussières, pas la peine d'épiloguer. Pas un seul des Marseillais à qui je raconte l'une ou l'autre de ces histoires ne manque de me dire "M'enfin, ça arrive ailleurs aussi, tout ça!" Peut-être, mais pas à moi. Ça ne m'arrive qu'à Marseille. Partout ailleurs, on me fout la paix. (Bon, j'avoue: presque partout).

vendredi 17 janvier 2014

LA COULEUR D'UNE VENGEANCE (conte cinéphile)

La Couleur d'une Vengeance
Fucking Icons !
(in your dreams)



Je faisais des rêves. Des rêves invraisemblables. Oh, ils étaient stupides. Pourquoi ? Eh bien, il y avait Burt Reynolds. C'est bizarre mais c'est ainsi. Il ne m'a jamais fait grand-chose dans la vie ; en revanche, dans mes rêves... C'était toujours lui.
L'inondation, dans Les Monologues du Vagin, Eve ENSLER


*

Laura s'éveilla en sursaut deux secondes avant la sonnerie du réveille-matin.
Oh, non ! Non ! eut-elle le temps de gémir avant que le son strident ne retentisse.
Ses plaintes furent ensuite étouffées par les vociférations synthétiques de la Comptable-de-nuit.