lundi 17 novembre 2014

Cela change tout ! ou Naomi Klein contre le Capitalisme

« Dans la lutte de l'organisation révolutionnaire contre la société de classes, les armes ne sont pas autre chose que l'essence des combattants mêmes. » (Guy DEBORD, La société du spectacle, thèse 121).
Les livres de Naomi Klein sont comme l'air et l'eau : indispensables à notre survie. NK n'est pas seulement une journaliste ès économie, ès politique, ès écologie, etc. ; elle a un don pour nous expliquer tout ce qui, dans l'actualité, relève déjà de l'Histoire et s'apprête à nous concerner tous, sans exception. Autrement dit, quand je lis une enquête de NK, je ressens la même impression qu'en lisant un livre de Howard Zinn, pour l'avenir au lieu du passé. Les mots de NK ont une portée signifiante qui dépasse largement le cadre limité (et par qui d'autres que les gros magnats médiatiques ?) de l'édition. On constate avec plaisir (voire jubilation intense) qu'elle n'a de comptes à rendre à personne, ce qui est le meilleur (voire le seul ?) moyen d'écrire en toute liberté, donc de ne pas mentir – y compris à soi-même.

dimanche 9 novembre 2014

De l'éclosion de la conscience et de ses défaillances occasionnelles..

Cerveau de scientifique exténué.
John C. Eccles était un neurologue (australien, puis britannique, puis suisse) qui a écrit plein de livres scientifiques, avec des schémas, des formules biochimiques et des mots longs comme le bras ; dans l'un d'eux (Évolution du cerveau et création de la conscience), il a tenté de découvrir à quoi est due la conscience humaine. Il y raconte comment il a passé presque toute sa vie à se demander comment il est possible que l'homme réfléchisse plutôt que de se contenter de suivre ses instincts.
Pendant trois cents pages, il décortique des cerveaux (humains et animaux) et fouille, farfouille, soulève, analyse, prend des notes, calcule, compare, pèse, soupèse, relit ses notes, ajoute des produits, IRMise, découpe, humecte, dissèque, insère sous un microscope, cite des collègues, en critique quelques-uns, en encense d'autres (pas beaucoup), continue à chercher, se réveille en sursaut, vérifie, est déçu, garde le moral, ne part jamais en vacances (apparemment), ne cite pas une seule fois les travaux de Henri Laborit (entre chrétiens, pourtant, ils devraient s'aimer comme eux-mêmes), n'a pas de vie de famille (ou alors elle reste soigneusement à la maison ; ah si, j'ai vérifié, il - enfin, sa femme ! - a eu neuf enfants), continue de chercher, reçoit des médailles, se fait adouber, change de titre, de pays, regarde la retraite approcher, décide de faire le bilan de sa vie de recherches, le rédige à la sueur de son front et de celles de ses assistants, relit son manuscrit, exténué mais exalté, pour finalement conclure que l'origine de la conscience humaine ne peut être que...

lundi 3 novembre 2014

PÔLE EMPLOI et TOYS 'R' US même combat ?

Droits photo: rien à cirer.
Ma semaine du 24 au 31 octobre 2014 restera dans les annales comme l'une des plus ineptes de mon existence (en attendant la prochaine). Son seul intérêt est qu'elle m'a révélé à quoi servent vraiment les impôts des Français. Si donc vous faites partie des gens qui n'étaient pas imposables l'an dernier et se retrouvent encore plus pauvres cette année, réjouissez-vous, car vous allez enfin savoir à quoi sert l'argent que l'État vous a pris en jurant que c'était une question de survie.
Au fait, la sienne ou la vôtre ?

samedi 1 novembre 2014

L'île du Point Némo, de JM Blas de Roblès : de curieux relents ?

Ill. de Lola Luna - 2008

Soyons clair : j'aime bien cet auteur ; "Là où les tigres sont chez eux" m'avait enchanté. Son succès a prouvé que les Français sont capables de lire autre chose que des élucubrations nombrilistes, des réglements de comptes hargneux ou des litanies pseudo-intellectuelles. Il montrait aussi qu'il est plus que temps de briser les barrières de genres littéraires qui frelattent l'édition française et maintiennent dans des ghettos certains auteurs intéressants tout en permettant à des crétins / plagieurs / suceurs d'orteils de profiter des idées d'autrui.
Or, il y a certaines choses qui clochent avec "L'île du Point Némo".
Certes, c'est un bon livre, au rythme bien enlevé, toujours étonnant, plein de personnages pittoresques, un roman atypique et enjoué au point d'en être presque picaresque, un roman comme il y en a peu dans la littérature générale française (et plus du tout depuis la mort de Romain Gary). Il y est dit certaines choses importantes sur l'avenir de l'espèce humaine et la nécessité de réformer le capitalisme et sa mentalité morveuse. Jusque-là, nous sommes d'accord (même si je pense qu'il serait préférable de détruire le capitalisme plutôt que de l'améliorer).