vendredi 19 novembre 2021

Lettre ouverte à ceux qui vont rester

 

Acte de Désespérance Civile Irréversible



date :      /      /20   



Je, soussigné·e _______________________________________________________,

sain·e de corps et d'esprit, atteste par la présente que je vais tenter de m'ôter la vie pour la·es raison·s suivante·s :

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Cette solution est la seule qui me reste et je l'ai envisagée sereinement après mûre réflexion ; je suis en effet parvenu·e à la conclusion que la société où je vis fait tout son possible pour ne pas m'apporter de meilleure solution. Ma situation sans issue est le fruit de décisions politiques et économiques qui m'échappent et sur lesquelles je n'ai pas le moindre contrôle ; le système démocratique en vigueur n'étant plus qu'un spectre vide agité par des arrivistes, des technocrates et autres requins de la finance, qui sont les nouveaux aristocrates du régime actuel.

Mon geste doit être compris comme un acte de violence civique et de protestation absolues, que j'accomplis contre moi-même afin de ne blesser personne d'autre physiquement (car je ne suis pas fondamentaliste et ma religion personnelle ne regarde que moi).

J'estime que les décisions supérieures qui m'ont conduit·e à accomplir cet acte ont été prises sans me consulter, en violation flagrante avec les principes démocratiques les plus fondamentaux, et qu'elles ont été prises en pleine connaissance de cause par des individus qui n'ont que mépris pour mon existence et pour ma personne.

En dehors des dispositions testamentaires normales, je demande que mon nom soit désormais associé en toute circonstance à celui des personnes suivantes, que je tiens pour pleinement responsables de mon geste :

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N'ayant plus confiance en la justice de mon pays - qui marche au pas sous la férule des nouveaux aristocrates - j'émets le souhait qu'une autre justice plus courageuse et plus intègre viendra un jour frapper ces coupables, dans un avenir que je ne connaîtrai pas et qui dépend de vous. J'espère d'ailleurs que vous profiterez de ma cérémonie funèbre pour exprimer des idées que vous avez l'habitude de taire.

Enfin, je ne réclame pas votre pitié. Souvenez-vous de moi en criant mon nom sous les fenêtres et devant les barrières de ceux qui vous dépossèdent chaque jour un peu plus. Cessez de réclamer votre liberté : emparez-vous d'elle. Elle est votre bien le plus précieux. Elle est tout ce que j'ai perdu. Il ne me reste plus que vous, le peuple ; vous êtes tous ceux qui restent.

Allez !

Signature :                               

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