jeudi 13 juin 2013

La fille du 14 juillet - film d'Antonin Peretjatko

"Demandez la Commune !" (photo libertaire)

"Ah, nom de dieu de bordel de merde !" comme disait Jean-Pierre Marielle en peignant des fesses. Enfin un film gauchiste pas caviardé, sur les écrans français ! Il était temps, plus que temps, temps-ta-cu-laiaiaireuh ! Enfin un film qui dit merde à la droite et aux cons (voire à la droite des cons) et qui cherche une autre voix pour sex-primer.
Alors bon, l'histoire, c'est celle d'Hector qui tombe amoureux de Truquette un 14 juillet au Louvre et qui part en vacances avec sa collègue Charlotte et son ami Pator le non-médecin pour tenter de la séduire (Truquette, pas Charlotte). Parce qu'évidemment, la fille s'est enfuie après avoir compris qu'elle était amoureuse d'Hector ; c'est normal, pour une fille. Et donc, Hector la poursuit, parce que sinon il n'y a pas d'histoire, pas de film, et on est triste.

En roulant vers le sud dans une voiture pourrie (empruntée à Generick Vapeur, je parie), ils rencontrent des tas de gens sympas ou pas, en crise ou pas, notamment plein de filles très jolies, peu vêtues voire pas du tout, bien rembourrées devant-derrière-en haut-en bas, vu que c'est l'été, donc ça débâche.

Dit comme ça, au débotté-décousu-décoiffé, ça ressemble un peu à du Boris Vian adapté par Jean Yanne, avec un côté Coluche dans les dialogues et Guy Debord aux remises de peine. En fait, c'est du vrai-faux débraillé, ce qui est normal puisque c'est les vacances (merci Front populaire surtout pas national), et l'important, c'est d'être surpris-étonné-ravi-e-s. Encore plus importants dans ce film, ce sont les détails (matez les bouteilles, elles en racontent long comme un jour sans vin) et les hommages au cinéma (A bout de souffle, Irma Vep, M. Hulot, Les Valseuses, Tout le monde il est beau..., et même... Retour vers le futur !) de nos papas-mamans, du temps où ils avaient le court-âge et l'irrévérence de dire merde aux cons et aux flics (c'est pas incompatible, ma bonne dame) en brandissant des pavés (des vrais, pas des en mousse qui font "pouica-pouica").

Et puis surtout aussi tambien no pasaran, c'est un film qui dit que la guillotine n'a peut-être pas fini de servir. Mais attention : dans l'avenir, elle pourrait bien être réservée aux gens qui sont assez cons pour vouloir l'essayer. Subtil, efficace, propre ; légal ?
Le plus fort de café, c'est l'entourloupette que réserve le scénario à la fin, puisqu'il fait semblant d'être un flashback (pour qu'on s'attende à quelque chose de connu) alors qu'en fait, non, c'est une espèce de boucle de Möbius, un serpent à sornettes qui revient à un point étrange de sa propre histoire-queue (dont je vous laisse la surprise). Tiens, maintenant que j'y pense, il y a même un petit quelque chose de Romain Gary dans le ton de ce premier opus déglingué...
Que du bon, je vous dis.
Bref, un gros pied-de-nez à la crise ergonomique, un va-te-faire-lanlère aux tristes sires qui nous gouverne-mentent depuis trente-ou-quarante-ou-cent-ou-mille ans, un sourire schtroumpfesque étiré pan-sur-nos-lèvres-mmh-c'est-bon-c'est-chaud, un gâteau d'anniversaire à manger n'importe quel jour de l'année, une chouette marinade sensuelle et chatouilleuse pour les neurones gorgées de toxines télévistruelles.

J'adore.

Merci à Antonin P. Merci aux acteurs. Merci à Vimala Pons, qui ira tellement loin qu'on est certain de revoir bientôt toutes les fossettes de son merveilleux talent.

Bisestivales

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