lundi 25 août 2014

Coïncidence de plus en plus étrange...


Photo DR
Afin de retarder ma lecture de Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson., j'ai essayé de lire à la place La carte et le territoire de Michel Houellebecq, qui pionçait dans une bibliothèque de passage. Au fil des premières pages, j'ai senti une espèce de rire homérique et jaunâtre monter dans mon gosier, venu de je ne sais quelle doline pulmonaire à grand renfort de piolet intérieur. Non parce que ce que je lisais était drôle, mais parce que chaque mot, chaque phrase, chaque pseudo-idée, prouvaient amplement que l'attribution du prix Goncourt est une farce grotesque, même plus capable de tromper les gogos les plus babas, et que l'auteur de cette ineptie ferait mieux de se prénommer Claude ; il pourrait alors signer Cl. Houellebecq, et on n'en parlerait plus.

J'ai donc repris Dans les forêts de Sibérie afin de m'aérer poumons, mirettes et neurones ; à la page 99, je suis tombé sur ce paragraphe :


D'où vient mon amour des aphorismes, des saillies et des formules ? Et d'où vient ma préférence des particularismes aux ensembles, des individus aux groupes ? De mon nom ? Tesson, le fragment de quelque chose qui fut. Il conserve dans sa forme le souvenir de la bouteille. Le Tesson serait un être nostalgique de l'unité perdue, cherchant à renouer avec le Tout. Ce que je fais ici, en me saoulant dans les bois.

Et je me dis que le génie du tesson, même s'il ne peut plus contenir de liquide, c'est qu'il garde le souvenir de la bouteille... surtout quand il a du culot.

Les tempêtes sont sans nuage,
L'air le plus orageux est beau,
Je ris quand le tonnerre gronde,
Et ne crois point que tout le monde
Soit capable de mon tombeau.

Théophile de Viau

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