dimanche 24 février 2013

LES SALLES DE "SHOOT" : quelques vérités dont les médias ne parleront pas

Une psychologue clinicienne travaillant dans un hôpital psychiatrique m'a communiqué les remarques suivantes, après avoir cherché à les diffuser sur quelques forums médicaux, qui (bizarrement) n'ont pas été assez intéressés. Je me permets donc de relayer ces vérités fort bonnes à dire. Libre à vous de les faire suivre à qui vous voudrez. (Alfred)


(Photo DR) Une vraie partie de plaisir ? Un privilège ?

Il y a quelques jours, le gouvernement a décidé d'ouvrir, à Paris bien sûr, une "salle de shoot" ; en Politiquement Correct : "salle d'injection sanitaire" ou de "consommation", selon qui en parle et comment.
En cette occasion, le peuple comme les people ont eu de nouvelles occasions de nous faire bénéficier de leur grande sagesse. Par exemple, un des commentaires les plus publiés concerne le fait que la "drogue" étant illégale (pas toute, mais c'est pas le débat...) et les drogués étant des délinquants, comment concilier shoot autorisé et drogue illégale ?
Alors, juste pour sortir du marécage de la Bonne Pensée dans de Saines Pratiques, j'aimerais simplement revenir sur quelques éléments comptables.

Débutons avec le budget nécessaire affiché d'une de ces salles, soit environ 500.000 euros, immobilier, personnel, frais de fonctionnement compris (mais non, ça ne comprend pas l'achat de Substance-z-illicites !). Bien. Gardez ce chiffre en tête.
On a souvent causé de la transmission du VIH chez les toxicomanes... Certes, ce fut un carnage, mais pour l'heure, l'infection dont je parle est restée bien plus discrète dans notre "paysage médiatique". Il s'agit de l'hépatite-C, bien moins médiatisée mais bien plus contagieuse. Je ne donnerai pas de chiffres, je ne les connais pas et pour cause ; probablement que la moitié des personnes contaminées ne le savent pas encore. J'ai trouvé quelque part le chiffre selon lequel plus de 70 % des personnes s'étant injecté des drogues entre les années 80 et 90 seraient infectées... Quoi qu'il en soit, cela représente aujourd'hui quelques dizaines de milliers de personnes. Bien. Continuons.
L'hépatite-C est une vacherie à souches multiples qui entraîne, après quelques décennies de "sommeil", des pathologies graves et souvent létales du foie : cancer, cirrhose et autres joyeusetés. 
Ces pathologies nécessitent des traitements lourds, très couteux et dont l'issue reste plus qu'incertaine - enfin l'issue heureuse, bien sûr !
Heureusement, quelques laboratoires ont su tirer parti de ces nombreuses infections rétro-virales et se sont employés à trouver des traitements et à les commercialiser au plus offrant. Et tant mieux, je ne remets pas (ici) en cause la recherche médicale... Ainsi un traitement existe pour lutter contre le virus de l'hépatite-C, une "bi-thérapie" (je crois qu'à l'heure actuelle, on en est même à la "tri-thérapie").
Ce traitement coûte, au minimum, 1.200 euros par mois et dure, au minimum, 11 mois.
Bien sûr, en tant qu'Affection de Longue Durée, cette pathologie, et donc son traitement, est prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale... Soit donc 121.200 euros minimum par cas.
Vous vous souvenez du premier chiffre ? 
Alors, à moins de dire que les toxicos (ces sales drogués, délinquants, bons à rien, faibles, marginaux, etc.) n'ont qu'à crever puisqu'ils l'ont bien cherché, une salle où ils pourraient s'injecter leurs drogues illégales dans des conditions sanitaires permettant d'enrayer l'épidémie, devrait surtout permettre à la Sécu - et donc à vos impôts, m'ssieurs-dames - de faire quelques substantielles économies au dépens des labos qui se sucrent sur notre dos, puisqu'il suffit de quatre personnes par an échappant à l'infection pour "rentabiliser" la salle susnommée.
Bien sûr, on pourrait aussi en passant, se demander s'il ne serait pas moins coûteux de proposer ce traitement sous sa forme générique à l'hôpital. Malheureusement, il est impossible de l'appliquer à domicile, à cause des problèmes de conditionnement (produits à mélanger) et de respect de la chaîne du froid.
Mais c'est là un autre débat.
Quoique.

Kaïa

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