mercredi 13 juillet 2022

L'embarras du choix

 


Nous vivons une période difficile pour la plupart d'entre nous, de plus en plus difficile chaque jour, à chaque loi inique ou inepte qui passe sous l'égide du gouvernement le plus inique et inepte que la France ait connu depuis 1940.

Pendant quelques mois, au début de l'année 2022, le peuple a cru que les élections présidentielles pourraient changer le cours des choses. Qu'elles aient été truquées ou pas importe peu, puisque le résultat n'a rien changé : les partis d'extrême-droite se sont renforcés et sont désormais les alliés – c'est-à-dire, les proxénètes – du parti gouvernemental, lequel s'évertue à se prétendre centriste et républicain, alors que le moindre de ses actes prouve le contraire.

Le président sortant (réélu grâce aux magouilles de son ministre de l'Intérieur) continue à mentir à chaque fois qu'il ouvre la bouche en public ; après quoi, ses propos ineptes sont retransmis par une presse veule, aussi dépendante envers les subsides du pouvoir qu'un junkie au bord de la septicémie.

La révolte légitime des Gilets Jaunes a été littéralement gazée, écrasée dans le sang et les violences policières (ce qui doit prouver, aux yeux des préfets et autres branleurs de képis, que nous vivons dans une société policée). Mille citoyens sont encore aujourd'hui en prison pour leurs idées politiques, un crime qui n'est pas censé exister dans notre pays. Plus personne ne se révolte parce que c'est devenu (cela a même été décrété) vain et inutile par une caste de "journalistes-philosophes" et autres suceurs de cravates si intégralement véreux qu'à leurs propres yeux, l'éthique est une affection mentale.

Pathétiquement et tragiquement, cette nouvelle norme sans éthique inféodée à l'extrême-droite, transpire par tous les pores du corps social, et sa sueur dispense un venin qui va imprégner (par "ruissellement", bien sûr) tout le monde, jusqu'au plus petit patron, lequel se plaint sur les réseaux sociaux qu'il a désormais "peur de mal parler à ses employés" (ce qui prouve, soit dit en passant, qu'il le faisait auparavant sans vergogne, parce que c'était alors la norme ; désormais, on parle bien pour se réserver le droit de mieux maltraiter ensuite).

Or, quand les normes changent, c'est que nous sommes à l'orée d'un moment historique. Il ne tient qu'à nous d'en profiter pour balayer sur le seuil de notre Cité et expédier ad patres (c'est-à-dire, renvoyer chez leurs ancêtres capitalistes) les voleurs, les profiteurs, les violeurs et les menteurs, les lâches et les ignares qui composent cette minorité dominante.

Durant le printemps 2022, certains ont cru que les élections législatives allaient ouvrir cette voix. Pourquoi ont-ils cru qu'un président pathologiquement hypocrite entouré de ministres criminels allaient soudain se mettre à obéir à une Constitution que lui et ses sbires n'ont cessé de bafouer et de piétiner depuis cinq ans (et plus tôt encore ; cf. le scandale Uber et les dizaines de précédents) ? Je l'ignore. Je pense que cette profonde erreur collective de jugement relève de la théologie la plus délirante. Elle prouve, hélas, que nous ne pouvons plus avoir confiance en nos politiciens, même lorsque nous avons la (rare) chance qu'ils nous représentent sincèrement.

Le refus par une première ministre de "subir" le traditionnel vote de confiance par l'Assemblée nationale prouve qu'il n'y a plus rien à attendre de gens qui se soucient de l'opinion publique comme d'une guigne et ne sont en poste que pour toucher le pactole, renvoyer des ascenseurs corporatistes et obéir aveuglément à leur PdG (président-directeur-gourou).

Alors, quelle solution avons-nous désormais face à des flics aussi armés que des soldats, aussi inhumains que des mercenaires, aussi majoritairement, foncièrement et impunément racistes, méprisants et malhonnêtes ?

Faut-il chercher une solution auprès des associations non-violentes ? J'ai pu vérifier qu'elles citent à l'envi les deux mêmes exemples de révolution non-violente réussies (Martin Luther King pour la fin de la ségrégation raciale aux USA ; et Gandhi pour l'indépendance politique de l'Inde) sans jamais proposer de solutions concrètes, ni citer les dizaines de révolutions qui ont réussi grâce à la violence, ni les milliers de révolutions qui ont été étouffées par la violence d'Etat, laquelle se prétend seule légitime.

Or, qui d'autre que l'Etat peut mieux légitimer ses propres actes même les plus répugnants, lui qui a inventé la raison d'Etat – une notion qui date au moins de Richelieu et Louis XIII – ou encore, l'article 49.3 – lequel n'est autre que l'appellation moderne d'une coutume médiévale remontant au XIVe siècle, le Lit de Justice, par laquelle un roi – nu ou pas – venait imposer sa volonté "divine" à un Parlement local. Ces deux exemples prouvent en passant que malgré la Révolution, l'Ancien Régime est toujours présent ; il a seulement été relooké par des spin doctors et autres lobbyistes émargeant à des cabinets de consulting étrangers.

Il existe pourtant une solution intermédiaire entre ces deux violences ; une solution de violence partagée, qui satisfera la conscience de ceux qui l'appliqueront. Appelés "terroristes" par l'Etat ou "martyrs" par les révoltés, les auteurs de cette violence n'auront pas l'occasion de ressentir la moindre culpabilité, puisqu'ils seront morts. De leur côté, les "ordures" – selon les révoltés – ou les "héros" – selon les résidus d'Etat – auront été mises hors d'état de nuire. Ce sera donc une situation de win-win, pour parler comme un manager de ressources humaines. La bonne nouvelle est qu'il ne sera pas nécessaire de l'appliquer à outrance ; une quinzaine d'actes suffiront.

Je m'explique : le fait que le second gouvernement Macron soit composé des quasi-mêmes individus incapables, demeurés et salopards, prouve que les personnalités correspondant à ce profil sociopathologique ne sont heureusement pas nombreuses. J'estime qu'après avoir supprimé un tiers de ses ministres, le reste succombera à la panique ; leur lâcheté n'ayant plus à être prouvée, ils partiront se réfugier sous les ailes des puissantes crevures qui les financent. Nul doute que certaines de ces crevures les laisseront tomber, ce qui sera réjouissant.

Comment supprimer cette quinzaine de lâches ? La réponse est simple : il suffira qu'une quinzaine d'entre nous se sacrifient en les emportant avec eux. Les fanatiques religieux de toute confession le font depuis des siècles ; les succès de leurs religions, imposées par la violence, prouvent l'efficacité de cette méthode. Et si leur désespoir est artificiellement entretenu par des clergés déments, il faut reconnaître qu'aujourd'hui, notre désespoir est authentique, général et profond. Or qu'est-ce qui pourrait résister à une personne authentiquement désespérée ?


Suicidez-vous utile : emportez une ordure avec vous.

Ce ne sont pas les ordures qui manquent.

Nous avons l'embarras du choix.

C'est la seule liberté qui nous reste.


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