dimanche 31 mars 2013

SHERLOCK & WATSON # 5: La théorie des cardinales infiltrées



Sherlock HOLMES : Watson, connaissez-vous un moyen radical de faire fléchir un éditeur anglais?
Docteur WATSON : Vous, Holmes, me poser une question? C'est le monde à l'envers. Seriez-vous souffrant?
Sherlock HOLMES : Pas de sarcasmes, par pitié! Répondez: sauriez-vous convaincre un éditeur?
Docteur WATSON : Tout dépend de quoi. Avec de l'argent à la clé, cela ne présentera la moindre difficulté.
Sherlock HOLMES : Vous savez bien que je n'en ai pas et que ce procédé est en deçà de mes valeurs. Il est question d'honneur.
Docteur WATSON : Alors, cela dépend de l'honneur de qui. Serez-vous plus royaliste que notre reine insubmersible?
Sherlock HOLMES : Oh, la fine mouche. Il est bien question de reine mais pas la "nôtre", celle de Suède: Christine.
Docteur WATSON : C'est noble de votre part mais elle est morte il y a deux siècles. Quel rapport avec un éditeur actuel?
Sherlock HOLMES : L'un d'eux va publier la correspondance "amoureuse" de la reine avec un cardinal de l'époque, Azzolino.
Docteur WATSON : "Un" cardinal? Je la croyais portée sur les femmes. A quoi bon s'inquiéter d'un scandale de plus?
Sherlock HOLMES : Ma commanditaire veut l'éviter. A Rome, on parle d'une organisation de femmes déguisées en cardinaux.
Docteur WATSON : Par Jupiter, quelle plaisanterie douteuse! Sur quoi cette rumeur est-elle fondée?
Sherlock HOLMES : Je la tiens de ma commanditaire, Antonia Carelberg, plus connue en tant que cardinal Antonio Patafiollo.
Docteur WATSON : 1/ Je n'y crois pas. 2/ Pourquoi voudriez-vous empêcher la papauté de s'effondrer sous le ridicule?
Sherlock HOLMES 1/ Allez à Canterbury vous confesser et glissez une main sous la robe de l'évêque; vous serez surpris.
Sherlock HOLMES : 2/ Le ridicule n'a, hélas, jamais tué personne. Le papisme durera ce que durent les empires.
Sherlock HOLMES : 3/ Je dois donner le change à ma commanditaire pour encaisser mon dû. Voilà!
Docteur WATSON : Votre assiduité pour cette femme m'intrigue. A combien se monte votre "dû", si je puis permettre?
Sherlock HOLMES : Vous ne devriez pas: Mlle Carelberg est aussi belle que libertine. Et je ne suis plus de marbre.
Docteur WATSON : Vous, Holmes? Céder aux plaisirs de la chair tendre et frémissante? De la pâmoison incontrôlée? De la–
Sherlock HOLMES : Vade retro, Sarcasmus! Allez-vous enfin me dire comment convaincre l'éditeur de surseoir à son projet? 
Docteur WATSON : 1/ Le persuader que la correspondance est un faux l'alléchera davantage; ce n'est donc pas la solution.
Docteur WATSON : 2/ Le menacer est inutile; les éditeurs n'ont pas assez de sens commun pour éprouver la peur.
Docteur WATSON : 3/ Ergo: volez les épreuves chez l'imprimeur, le manuscrit chez l'éditeur, et original chez l'auteur.
Sherlock HOLMES : Bravo, Watson! Vous voyez bien que vous pouvez être de bon conseil quand vous y mettez du vôtre.
Docteur WATSON : Vous êtes vexant même en faisant des compliments. Un conseil pour recevoir l'hommage de la Carelberg?
Sherlock HOLMES : Je sais me servir d'un condom! J'ai toujours le mien depuis l'université. Dans quel tiroir l'ai-je fourré?

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