samedi 18 août 2012

A l'attention de M. le Députain





Monsieur le députain
(version française)


En 1990, je bullais dans un stage. Un intervenant (moustachu, chauve et 3-pièces+cravate) vint nous causer de la future Europe. Il présenta cartes et diagrammes ; il n'avait rien à faire dans une formation professionnelle mais le faisait très bien. En sortant un magnétophone, il nous "informa" que l'Europe avait un hymne "officiel", l'Hymne à la joie de Beethoven, et que, comme tous les hymnes, celui-ci s'écoutait debout. Incrédule, je vis dix de mes onze camarades se lever ; la onzième hésita puis se leva quand même. Le cravaté me toisa alors : « Je disais : cela s'écoute debout ». Je l'informai démocratiquement : « Je ne me lève pas pour les hymnes. » « Ah, oui ? glapit-il. Eh bien, pas loin d'ici, il y a des gens qui se lèvent pour la Coupo Santo ! » Puis il poussa le volume à fond. J'hésitai alors à m'emparer de l'engin nasillard pour le fracasser contre un mur ; mais d'abord, j'aurais dû me lever, et le costumé en aurait conçu un bref sentiment de triomphe ; ensuite, je me souvins que Beethoven était mort sourd, ce qui est la plus belle des bénédictions pour un musicien ; enfin, j'avais compris que la stupidité insondable de sa repartie était de la rhétorique pure, du concentré de sectarisme crétin, bref, de la connardise absolue. J'avais rencontré mon premier lobbyiste, un de ces ânes bâtés sans qui les idéologies ne parviendraient jamais à s'imposer aux peuples, et certainement futur députain (voulais-je dire "député européen" ?). Le supplice se prolongea. Je regardais mes drougs bien dressés. Une seule finit par se rasseoir, peu avant la fin, celle qui avait hésité. Douze ans plus tard, les banquiers européens s'engraissaient sur le dos des peuples en "imposant" l'euro (au double sens du terme).
Vas-y, Ludwig, fais-nous pleurer de joie ! Moi, il y a longtemps que je me suis défoncé les tympans médiatiques.

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Monsieur le députain
(version orange mécanique)

En 1990, je varitais dans un stage. Un tchelloveck (sans voloss sur le gulliver et en platrusques sophistoques) vint nous faire un govoritt sur la future Europe. Il présenta cartes et diagrammes ; il n'avait rien à faire dans une formation professionnelle mais le faisait dobby. En sortant un magnéto, il nous skazita que l'Europe avait un hymne "officiel", l'Hymne à la joie du divin Ludwig, et que, comme tous les hymnes, celui-ci se slouchait debout. Incrédule, je vis dix de mes onze drougs se lever ; la onzième hésita puis se leva quand même. Le viokcho me toisa : « Je disais : cela s'écoute debout ». Je l'informai démocratiquement : « Je ne me lève pas pour les hymnes. » « Ah, oui ? Eh bien, il y a des gens qui se lèvent pour la Coupo Santo ! » Puis il poussa le tzvouk à fond. Je faillis alors skvater l'engin nasillard pour le toltchocker contre un mur ; mais d'abord, je me souvins que Beethoven était mort sourd, ce qui est la plus belle des bénédictions pour un musicien ; ensuite, j'avais pommé dans mon rassoudok que la stupidité insondable de son govoritt gouspineux était de la rhétorique pure, du concentré de sectarisme gloupide. J'avais rencontré mon premier lobbyiste, un de ces malinfrats popovs sans qui les idéologies ne parviendraient jamais à s'imposer aux populos, et certainement un futur députain (skazit : député européen). Le tzvouk tzarrible se prolongea, m'empêchant de piquer un spatchka. Je reluchais mes drougs bien dressés ; seule odine devotchka finit par se rasseoir, malenky vers la fin. Douze ans plus tard, le shaïka des nadminis bratchnis européens devenait grassoument bugatti en crastant le lollypop des petits peuples.
Vas-y, bratti Ludwig, fais-nous platcher de radostie ! Moi, ça fait longtemps que je me suis razrézé les oukos médiatiques.

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