samedi 18 août 2012

Maurice Dantec ou l'art du raccourci


Aujourd'hui, plus par désoeuvrement qu'autre chose, j'ai ouvert un livre de Maurice G. Dantec, Le théâtre des opérations (journal métaphysique et polémique). Je voulais peut-être lui donner une seconde chance ; je me souvenais d'avoir lu Les racines du mal il y a longtemps, et de n'en avoir pas retiré grand-chose (ah, si ! J'avais bien rigolé avec les "écheveaux de frise").
Pour ma première pêche, je suis tombé sur ce passage (p. 39) :
"La différence entre la démocratie en Europe et en Amérique [...] : pour l'une la démocratie capitaliste industrielle est la ligne d'arrivée d'une longue course de deux mille ans, pour l'autre c'est la ligne de départ. C'est pour cette raison que je me suis exilé en Amérique. Elle est le seul endroit sur cette Terre où la démocratie puisse être dépassée." (C'est lui qui souligne).
J'ai rapidement lu la page suivante pour voir s'il expliquait comment on passe directement du capitalisme à la démocratie ; ça n'y était pas. J'ai cru qu'il l'avait expliqué avant et j'ai lu la page précédente ; ça n'y était pas non plus.
J'en ai déduit que M. Dantec croit plusieurs choses : que le capitalisme a commencé en même temps que le christianisme ; que l'économie libérale engendre fatalement la démocratie (il a un alibi : son argument date d'avant le 11/09/2001) ; et que ses lecteurs ne voient pas le sparadrap et les élastiques qui maintiennent tant bien que mal ses constructions mentales.
J'ai préféré laisser le livre (et son auteur) se reposer et me suis plongé aussi sec dans une bonne vieille utopie, L'histoire des Sévarambes de Denis Veiras (ou Vairasse) ; lui, au moins, n'était pas stressé par le bogue de l'an 2000.

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