Certes, Spinoza encule Hegel ; mais qui enculait Spinoza?

Caméra de surveillance du XIIIe siècle.

Je viens de lire Les Tics... Pardon : L'éthique de Spinoza.

La proposition XI dit ceci : "Dieu, autrement dit une substance constituée par une infinité d'attributs, dont chacun exprime une essence éternelle et infinie, existe nécessairement."

La "démonstration" est la suivante : "Si vous le niez, concevez s'il est possible, que Dieu n'existe pas. Donc, son essence n'enveloppe pas l'existence. Or, cela est absurde : donc Dieu existe nécessairement."

Ouaouh ! Encore plus fort que Kant et sa "preuve" ontologique!  Mais si, rappelez-vous : "Dieu existe parce qu'il ne peut pas ne pas exister".

Regardez, moi aussi, je suis philosophe : mes orteils bougent parce qu'ils ne peuvent pas ne pas bouger, sinon je tomberais en marchant, eh banane! Et même que je fais pareil avec mes oreilles! (Pour écouter, pas pour marcher).

"Donc", une fois de plus, je m'aperçois, après avoir mis le nez dans un texte classique que je croyais connaître mais que je ne connaissais en réalité que par ouï-dire, qu'en réalité on m'a encore menti (par ignorance sans doute, plus que par méchanceté pure). A savoir, que Spinoza n'était pas du tout athée. Bien au contraire, il était comme la quasi-totalité des êtres humains, qui sont physiologiquement incapables de vivre sans être intimement convaincus jusqu'à la moelle de leur ADN qu'une forme quelconque d'autorité (patron, amant, conjoint, parent, dieu, fils de dieu, mère de fils de dieu, ange, démon, curé, imam, rabbin, président de la république, chef de parti, chef de file, chef de gare, chef de rayon, chef de rang, chef de projet, rédacteur en chef, professeur, docteur, garagiste, webmaster, plombier, caporal, lieutenant, général, commandant, baron, prince, roi, empireur, maîtresse, "grand" écrivain, prix Nobel, champion du monde...) les observent en permanence et surtout les jugent.

Tant que cette forme-là d'esclavage intégré à la conscience existera, l'humanité restera ce qu'elle est : un cheptel. Il n'y a plus qu'à trouver les bergers, leur botter le cul et... ne surtout pas les remplacer.

Mais au fait, comment tout cela a-t-il commencé? A mon avis, une bonne partie de l'explication se trouve dans la bible et le coran. Mais de là à les relire... Non, en fait, ça doit être encore plus ancien.

A tous les coups, ça va encore être de ma faute, tout ça, et quelqu'un va m'expliquer que je n'ai rien compris à Spinoza. Bon, je sais : on m'a signalé qu'en fait, pour éviter de passer sur le bûcher, il écrivait Dieu au lieu de Nature, et qu'en fait, il pensait à la nature en écrivant son traité. Relisons la démonstration de la Proposition XI en remplaçant ce qui doit l'être : "Si vous le niez, concevez s'il est possible, que la Nature n'existe pas. Donc, son essence n'enveloppe pas l'existence. Or, cela est absurde : donc la Nature existe nécessairement."

Ah, d'accord...

"Intellectuehehell!"